[ On se souvient du match ] -> Tunisie - R.F.A. 1978 (Coupe du Monde 1978) |
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Fiche
technique: Le 10 juin à Cordoba (Argentine), 42 000 spectateurs Arbitre: M. Orozco (Pérou) R.F.A. : Maier - Vogts, Russmann, Kaltz, Dietz - Bonhof, Rummenigge, H. Muller, Flohe - D. Muller, Fischer Tunisie : Naili - Dhouib, Jendoubi, Gasmi, Djebali, Kaabi - Gommidh, Agrebi, Tarak - Temine, Akid (puis Ben Azizza 83ème) |
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On se souvient de ... Tunisie - R.F.A. 1978 : 0-0 |
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En ce mois de juin 1978, du haut de mes 14 piges, mes mirettes désertaient quelque peu la balle ronde et cette coupe du monde Argentine pour me préoccuper plus sérieusement de la gent féminine…mais, néanmoins, entre Bertrand-Demanes (*) qui retombe sur son poteau et le maillot vert et blanc de Kimberley (**), je garde une bien belle image de la Tunisie. Soucieux de montrer les progrès du football africain et de faire oublier les piètres prestations de ses devancières ( Maroc-1970 et surtout le Zaïre en 1974), les Aigles de Carthage, emmenés par Najid Chetali, personnage charismatique et fort d’une expérience en Allemagne su allier la vivacité propre au joueur africain à la rigueur d’outre-Rhin. De plus , elle pouvait compter sur des joueurs on ne peut plus talentueux comme le ballon d’or africain Dhiab Tarak, le feu-follet Lahzami Temine ou le gardien Moktar Naili , qui supplanta un temps le légendaire Sadak Sassi-« Attouga » dans le cœur de ses compatriotes. Considéré comme l’équipe la plus faible du groupe 2, elle démontra qu’elle pouvait rivaliser sans peine avec les Polonais, les Allemands de l’Ouest et le Mexique. Après un 1er succès probant contre des Mexicains ( 3-1) , qui seront une des grosses déceptions de ce Mundial et une défaite malheureuse contre la bande à Deyna ( 1-0, but chanceux de Lato sur une erreur de défense de Kaabi).Ils dominèrent littéralement ce match devant des Gorgon et autres Zmuda à la peine… Ah, si le tir de Temine , à 10 minutes de la fin, n’avait pas percuté la barre transversale… A l’orée de la dernière journée de ce groupe, les choses sont clairs pour nos amis tunisiens. Ils doivent ni plus ni moins terrasser l’ogre allemand. La TV française n’ayant pas jugé bon de diffuser ce match en direct, il me fallut attendre le lendemain une diffusion en différé pour supporter David contre ce Goliath aux pieds d’argile. |
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AAAAAAAAAARRRRRRRRRRRGGGGHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Tout y passa devant des allemands très loin de leur réputation. Vivacité, rapidité, précision, justesse. Un stade tout acquis à leur cause. Un gardien , Naili, en état de grâce qui fit des arrêts époustouflants devant les Dieter Muller et autre Klaus Fischer. Les Aigles jouèrent avec une défense en zone constituée de 5 arrières qui n’hésitaient pas remonter ( à la Hollandaise) et porter le danger devant comme Dhouib et Djebali. Tarak fit un festival au milieu, Temine – « …mais tire, bon sang, tire !! » lui hurlai-je devant mon poste !- affola constamment l’arrière-garde allemande lourde, très lourde constitué de Dietz , Russman, Vogts et Kaltz. Les Allemands si brillant contre le Mexique ( 6-0) ne comprirent pas ce qui leur arriva ce jour-là. Certes, ils eurent quelques occasions de clouer le bec à ces impertinents, mais rien n’y fit. Une véritable démonstration de football total cher à Kovacs, toute d’arabesque et de créativité, de percussion et de fougue. Ce football que J’aime, qu’ON aime. Et la cerise sur le gâteau : ce penalty non sifflé par le Péruvien M.Orozco pour une faute de Russmann sur Agrebi à quelques minutes de la mi-temps… A cet instant, tout mon « vocabulaire poétique » y est passé à l’encontre de l’arbitre…de plus, étant en compagnie de mon pote d’enfance Nourredine… à mater ce match , la tension devenait insupportable devant l’écran TV . Finalement, la partie s’achèvera sur un match nul peu flatteur pour les Allemands. Ce qui leur permettra néanmoins de conserver leur point d’avance dans le groupe, devant de si brillants tunisiens. ![]() |
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Ce jour-là,
les hommes de Chetali ouvrirent la voie à une prise de conscience
du football africain qui comprit qu’il pouvait rivaliser avec n’importe
qui. |
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