[Pologne 1974 : une équipe de légende] | |||
![]() Dossier réalisé par Pascal Smigiel |
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L'histoire se met en marche | |||
L
’aventure commence véritablement en 1972 lors des Jeux Olympiques
de Munich. Le 10 septembre, l'équipe polonaise crée la surprise
en remportant la finale du tournoi face à la Hongrie. Bien que
menés à la mi-temps, les Polonais tirent avantage du vent
violent qui souffle en leur faveur en seconde période. Grâce
à un doublé de Deyna, ils arrachent la victoire par deux
buts à un et détrônent les Hongrois du titre olympique
qu'ils possédaient depuis 1964. Il ne fait aucun doute que les
Polonais sont les plus forts de ce tournoi. Emmenée par son capitaine,
l'excellent Wlodzimierz Lubanski, la Pologne termine en tête de
son groupe lors du premier tour avec trois victoires pour trois matches.
Lors du second tour, elle termine à nouveau première de
sa poule devant l ’URSS. Au final le bilan est éloquent puisqu
’en plus de la médaille d ’or l ’équipe
termine la compétition invaincue (6 victoires, 1 nul) et avec la
meilleure attaque (21 buts). Deyna, le meneur de jeu du Légia Varsovie,
remporte la couronne de meilleur buteur avec 9 réalisations. La
sélection, menée de main de maître par le génial
sélectionneur Kazimierz Gorski, venait donc de remporter un titre
majeur. A la fin des Jeux Olympiques, la fédération polonaise
de football (PZPN) confie au sélectionneur la mission de qualifier
l ’équipe pour le championnat du Monde devant se dérouler
deux ans plus tard en Allemagne. Logiquement Gorski décide de s’appuyer
sur l ’ossature de l ’équipe médaillée
d ’or pour atteindre cet objectif. L'extraordinaire épopée
des Polonais en 1974 n'était donc pas le fruit du hasard, mais
l'aboutissement logique d'un travail sérieux mené de bout
en bout par la fédération et par le sélectionneur.
Lors des éliminatoires du championnat du Monde, la Pologne se retrouve
dans le groupe 5 en compagnie de deux équipes britanniques. Le
Pays de Galles et l’Angleterre qui n’a jamais été
éliminée en tour préliminaire de Coupe du Monde.
Les choses commencent plutôt mal pour les Polonais. Lors du premier
match de qualification, face au Pays de Galles en mars 1973 les «
blancs et rouges » se font surprendre à Cardiff. Un but de
James en début de match, un autre de l ’arrière Hockey
en fin de rencontre permettent aux Gallois de gagner par 2 à 0.
En juin les Polonais affrontent l ’équipe d ’Angleterre
dans le stade fétiche de Chorzow. Dès la 7ème minute
Gadocha ouvre la marque. Le score n ’évolue pas en première
période et les Polonais rentrent aux vestiaires avec ce but d ’avance.
Peu de temps après la reprise, Lubanski se joue de Bobby Moore
et ajoute un second but pour les Polonais. Quelques minutes plus tard,
l ’attaquant polonais est victime d ’une agression de la part
de l ’arrière anglais Alan Ball. Monsieur Schiller l ’arbitre
autrichien expulse immédiatement le défenseur britannique.
Lubanski doit quitter le terrain sur une civière le genou disloqué.
Son absence des terrains va durer près de deux ans. Au final l
’équipe de Pologne remporte son match sans coup férir
par 2 à 0 infligeant à l ’Angleterre sa première
défaite dans un match éliminatoire de championnat du Monde.
En septembre les Polonais prennent leur revanche face aux Gallois, en
les battant par 3 à 0 à Chorzow. Robert Gadocha, Jan Domarski
et Grzegorz Lato crucifient chacun à leur tour le gardien gallois.
Arrive ce fameux 17 octobre 1973 date inoubliable dans l ’histoire
du football. L'Angleterre, dans son arène de Wembley et devant
100 000 spectateurs, joue le tout pour le tout face à l ’équipe
polonaise. Il suffit d'un match nul à la Pologne pour se qualifier,
alors que la victoire est impérative pour les Britanniques, qui
n'ont que 3 points à leur actif, contre 4 pour les Polonais. Pour
les Anglais qui ont battu l’Autriche 7 à 0 quelques semaines
plus tôt l’issue du match ne fait aucun doute. Les supporters
anglais ironisent en assurant que Peter Shilton, leur gardien, sera tellement
peu sollicité qu’il pourra vendre des hamburgers sur sa ligne
de but. L’ambiance d’avant match est détestable les
Anglais faisant preuve d’une arrogance insupportable. Brian Clough
qualifie le gardien Tomaszewski de clown. Peter Taylor quant à
lui compare l’équipe toute entière à des ânes.
A l ’occasion de cette rencontre capitale Gorski aligne le onze
suivant: Tomaszewski - Szymanowski, Bulzacki, Gorgon, Musial - Cmikiewicz,
Deyna, Kasperczak - Lato, Domarski, Gadocha. Avant la rencontre l ’hymne polonais est copieusement sifflé et au coup d ’envoi l ’équipe nationale, toute de rouge vêtue, n ’en mène pas large. Dès le début du match le rouleau compresseur anglais se met en marche. Les Polonais opposent un courage à toute épreuve. Ils concèdent quinze corners en première période mais arrivent au repos sur un score nul et vierge. En seconde mi-temps la poussée des britanniques reprend de plus belle. Les Polonais plient mais ne cèdent toujours pas. A la 57ème minute, Norman Hunter rate son intervention et Lato sur l ’aile gauche prend de vitesse toute la défense anglaise. Il passe le ballon à Domarski le remplaçant de Lubanski. L ’avant centre polonais d ’un tir croisé à ras de terre de vingt mètres trompe Peter Shilton et ouvre la marque. Incroyable !!! Six minutes plus tard Martin Peters le capitaine anglais est bousculé à l ’intérieur de la surface de réparation. L ’arbitre belge M. Vital Loraux n ’hésite pas une seconde et siffle pénalty. Allan Clarke ne manque pas l ’occasion et remet les deux équipe à égalité. Il reste près de trente minutes à jouer et la terrible poussée anglaise reprend de plus belle. Les Polonais concèdent corner sur corner (onze en seconde mi-temps). Dans les buts Jan Tomaszewski, le gardien de 25 ans, réalise un match fabuleux et multiplie les arrêts décisifs. Les minutes passent et les hommes de Gorski tiennent toujours bon. Il sont même tout près de remporter le match puisqu ’à six minutes du coup de sifflet final Lato se croyant hors jeu manque l ’occasion de donner la victoire aux « blancs et rouges ». L ’arbitre siffle enfin la fin du match. Le score de un but partout qualifie les Polonais en liesse. Dans le stade l ’ambiance est toute autre. Pour les Anglais le choc est terrible. Les pères du football et champions du monde 1966, sont donc pour la première fois de leur histoire éliminés en tour préliminaire des championnats du monde. Oublié le clown, le lendemain du match les journaux anglais surnomment le gardien polonais “ Iron Man ” (l’homme d’acier). |
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Munich
1972 : une équipe en or ![]() |
Les
onze héros de Wembley (de gauche à droite) : Deyna, Tomaszewski, Gorgon , Bulzacki, Szymanowski, Kasperczak , Domarski, Lato, Cmikiewicz, Musial, Gadocha ![]() |
Norman
Hunter symbole du désespoir anglais ![]() |
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Une équipe dans la légende ... | |||
Tous les observateurs sont unanimes pour faire de l’Allemagne de l’Ouest
l’équipe favorite pour la conquête du titre mondial 1974.
Championne d’Europe en titre, elle compte dans ses rangs plusieurs
joueurs d’exception tels que Beckenbauer, Maier, Breitner, Schwartzenbeck,
Müller et Höennes. De plus elle va jouer la compétition
à domicile. Au rang des autres grands favoris viennent ensuite les
deux finalistes de l’édition précédente : le
Brésil, qui présente toutefois le handicap de jouer en Europe,
et les Italiens toujours bien placés dans les compétitions
internationales. Certains croient dans les chances de l’Écosse
et des Pays Bas pour accéder aux places d’honneur. Les Néerlandais
comptent dans leurs rangs l’ossature de l’équipe de l’Ajax
d’Amsterdam qui joue les premiers rôles dans les coupes européennes.
De plus elle aligne un joueur exceptionnel en la personne de Johan Cruyff.
Enfin certains avancent les noms de la Yougoslavie et de la Pologne pour
jouer les “ trouble fête ”. Pour l’occasion, les Allemands ont mis sur pied une organisation sans faille. Neuf stades ont été construits ou modernisés : Hambourg (60 000 places), Berlin Ouest (86 000), Dortmund (53 000), Gelsenkirchen (70 000), Francfort (62 000), Dusseldorf (70 000), Hanovre (58 700), Stuttgart (72 000) et le stade Olympique de Munich (74 200) où se jouera la finale. Cette 10ème Coupe du Monde se déroule selon une formule inédite. Les seize équipes participantes sont réparties en quatre groupes. Le classement par points (2 pour une victoire, 1 pour un match nul et 0 pour une défaite) et éventuellement la différence de buts qualifiera les deux premiers de chaque poule. Ensuite, et pour la première fois de l’histoire, les huit équipes restant en compétition seront réparties en deux groupes où elles se rencontreront selon la formule championnat. A l’issue de ces matchs, les deuxièmes seront opposés le 6 juillet lors du match de classement. Les premiers s’affronteront le lendemain lors de la finale. Le tirage au sort qui a eu lieu le 5 janvier 1974 a déterminé les groupes suivants : Groupe I : Allemagne de l’Ouest, Allemagne de l’Est, Chili, Australie Groupe II : Brésil, Yougoslavie, Écosse, Zaïre Groupe III : Pays Bas, Uruguay, Suède, Bulgarie Groupe IV : Italie, Argentine, Pologne, Haïti Pour constituer le groupe qui va défendre les couleurs de la Pologne le sélectionneur Kazimierz Gorski a donc décidé de s’appuyer sur l’ossature de l’équipe sacrée championne Olympique deux ans plus tôt. Doté d’une grande intuition l’entraîneur profite de la compétition mondiale pour lancer dans le grand bain des joueurs méconnus à l’époque comme le gardien Jan Tomaszewski, le jeune stoppeur de 20 ans Wladyslaw Zmuda, le buteur Grzegorz Lato épaulé par le futur Auxerrois Andrzej Szarmach. Compte tenu de l ’absence de Lubanski, Kazimierz Gorski annonce une liste sans grande surprise qui comprend notamment cinq joueurs du Wisla Cracovie, quatre du Gornik Zabrze et du Stal Mielec et trois du Légia Varsovie. Les 22 joueurs retenus par le sélectionneur national sont : Andrzej FISCHER (1), Jan TOMASZEWSKI (2), Zygmunt KALINOWSKI (3), Antoni SZYMANOWSKI (4), Zbigniew GUT (5), Jerzy GORGON (6), Henryk WIECZOREK (7), Miroslaw BULZACKI (8), Wladyslaw ZMUDA (9), Adam MUSIAL (10), Leslaw CMIKIEWICZ (11), Kazimierz DEYNA (12), Henryk KASPERCZAK (13), Zygmunt MASZCZYK (14), Roman JAKOBCZAK (15), Grzegorz LATO (16), Andrzej SZARMACH (17), Robert GADOCHA (18), Jan DOMARSKI (19), Zdzislaw KAPKA (20), Kazimierz KMIECIK (21), Marek KUSTO (22) Pour l'anecdote, les numéros des maillots des joueurs sont erronés. La faute en revient aux fournisseurs, qui ont mal compris la liste préparée par l'entraîneur Gorski. En effet, ce dernier classe ses joueurs selon un ordre qui n'est ni celui des postes, ni celui des numéros contrairement à ce que pensent les responsables de la firme vestimentaire de l’équipe nationale. C'est ainsi que les téléspectateurs du monde entier seront étonnés de voir, par exemple, le gardien de but Jan Tomaszewski avec un inhabituel numéro deux sur le dos. Au premier tour les Polonais n’ont pas hérité d’un groupe facile avec l’Italie finaliste de l ’édition précédente, l’Argentine une des meilleures équipe d’Amérique du Sud et Haïti qui a réussi à sortir du guêpier des éliminatoires de la zone CONCACAF. ![]() Le premier match des Polonais se déroule le 15 juin à Stuttgart et les oppose à l’Argentine. Dès la 7ème minute Lato ouvre le score sur un corner tiré par l ’ailier gauche Gadocha et relâché par le gardien argentin Carnevali. La défense des Argentins n ’a pas le temps de se ressaisir, et moins de deux minutes plus tard Perfumo leur capitaine offre une balle de contre à Gadocha. Ce dernier ne laisse pas passer l ’occasion. Il transmet à l ’avant centre Szarmach qui double la marque. Les Sud Américains, complètement débordés, ne se remettent pas d’une telle entrée en matière. Gadocha intenable tire un coup franc sur le poteau du but de Carnevali. Peu après, Wolff l ’arrière argentin sauve sur sa ligne devant Szarmach qui, quelques instants plus tard, tire à son tour sur le montant des buts argentins. A la mi-temps le score est donc de 2 à 0 pour les Polonais et ce n ’est pas cher payé. Au retour des vestiaires, les Argentins semblent mieux organisés. Ils réduisent le score après une heure de jeu par Hérédia d ’une frappe brossée mais n’ont pas le temps de croire à nouveau en leurs chances. Deux minutes plus tard, Lato profite d ’une nouvelle mésentente de la défense sud-américaine pour inscrire son second but personnel. La Pologne reprend deux buts d ’avance et mène 3 à 1. Même si les “ ciel et blanc ” reviennent au score à la 67ème minute par Babington, profitant d ’un cafouillage suite à un centre d ’Ayala, ils n’inquiètent pas les Polonais qui s’imposent donc par 3 à 2. Ce premier match est beaucoup moins serré que ne l’indique le score final. Déjà, les Polonais surprennent par leur jeu vif, parfaitement orchestré par le capitaine Deyna. Ils rentrent aux vestiaires sous les ovations des spectateurs enthousiasmés par cette équipe qu ’ils ne connaissaient pas mais qu ’ils avaient découverte avec plaisir. Le mercredi 19 juin les Polonais retrouvent la pelouse du stade Olympique de Munich où ils ont été sacrés champions Olympiques deux ans plus tôt. Leur deuxième rencontre du groupe IV les oppose à l ’équipe d ’Haïti capable aux yeux de certains de brouiller les cartes. Lors de leur première rencontre face à l ’Italie les Haïtiens ont réalisé un très bon match ne s ’inclinant que 3 buts à 1 après avoir ouvert la marque par leur attaquant Sanon. Contre la Pologne l ’effet de surprise ne joue pas. Dans le premier quart d ’heure les Haïtiens endiguent tant bien que mal les attaques polonaises mais par la suite ils sont complètement débordés. Après trente minutes les Polonais ont déjà marqué quatre buts dont deux sur corners et un sur coup franc et à la mi-temps le score est de 5 à 0 . Après le repos Szarmach marque son troisième but personnel et Lato son second. Le match est une véritable promenade de santé et se termine par un cinglant 7 à 0, Deyna de la tête et Gorgon ayant marqué chacun un but. Quoi qu ’il arrive lors du dernier match les Polonais sont d ’ores et déjà qualifiés puisque dans l ’autre match de ce groupe Italiens et Argentins se quittent sur le score nul de un but partout. Bien que la qualification soit assurée, il n’est pas question pour Gorski d’aligner ses remplaçants. C’est donc l’équipe type qui va affronter les transalpins. Ces derniers sous la menace des Argentins, doivent absolument l’emporter. Lorsqu ’ils entrent sur le terrain, les Italiens se rappellent que ce sont les Polonais qui ont éliminé les Anglais dans leur temple de Wembley. En ce dimanche 23 juin à Stuttgart, ils ne savent pas encore qu’ils vont vivre quatre vingt dix minutes infernales devant une équipe polonaise déchaînée. Contrairement à leur deux précédents matchs, les Polonais débutent la partie de façon prudente. Durant le premier quart d’heure les Italiens se procurent deux occasions d’ouvrir le score mais sont contrés par la défense polonaise. Passée cette entrée en matière un peu timide, la Pologne va faire preuve jusqu’à la fin du match d’une maîtrise collective et individuelle impressionnante. Les Italiens sont complètement surclassés. Les “ blancs et rouges ” inscrivent deux buts d’anthologie. Le premier est l’œuvre de Szarmach de la tête sur un long centre de Kasperczak à la 38ème minute. Quelques secondes avant la fin de la première mi temps, le capitaine Deyna double le score d’une fantastique reprise de volée (45ème) sur un autre centre de Kasperczak. Les Italiens réduisent bien le score à quatre minutes de la fin du match par Capello mais la rencontre s’achève sur le score de 2 à 1 pour les Polonais. L’Italie est éliminée. Les joueurs transalpins regagnent leur pays par la petite porte et en toute discrétion. Avec trois victoires en trois matches, les “ aigles blancs de Gorski ” réussissent un carton plein et commencent réellement à inquiéter les prétendants au sacre final. ![]() Le grand public commence à se prendre de sympathie pour cette équipe de jeunes joueurs venus de l ’Est. Le jeu offensif et sans calcul de la sélection enthousiasme les observateurs. A l’amorce du second tour les Polonais passent du rôle de « trouble - fête » à celui de prétendant au titre suprême. Il va sans dire que leurs futurs adversaires dans le groupe B (Suède, Yougoslavie et RFA) commencent à s’en inquiéter. Le 26 juin la Pologne débute cette seconde phase en rencontrant la Suède à Stuttgart sous la pluie devant près de 44 000 spectateurs. Dans l ’équipe habituelle Gut remplace Musial au poste d’arrière gauche. A la 14ème minute, Lato s ’élève plus haut qu’ Edström et de la tête frappe la barre transversale des buts suédois. La domination en cette première mi-temps est du côté des scandinaves. Pourtant à quelques secondes de la pause, Gadocha adresse un long entre brossé à Szarmarch. Celui-ci d ’une intelligente remise en retrait de la tête trouve Lato. Le numéro seize polonais ajuste une reprise de la tête sur laquelle Hellström ne peut rien. En seconde période les suédois reprennent leur domination. Peu après l ’heure de jeu, M. Ramon Baretto l ’arbitre uruguayen accorde un pénalty indiscutable aux Suédois à la suite d ’un fauchage sur l ’ailier Conny Torstensson. Le milieu de terrain Tapper est chargé de son exécution. Tomaszewski parti du bon côté, et au prix d ’une belle détente, détourne le tir du Suédois . Ce dernier s ’avance alors vers le géant polonais et ... lui serre la main en signe de félicitation. Tout au long de la seconde période les attaquants scandinaves vont se créer de nombreuses occasions. Ils échouent régulièrement sur Tomaszewski qui renouvelle sa prestation de Wembley et préserve sa cage inviolée. Le score en reste donc à un à zéro en faveur des Polonais. La sélection ne confirme pas l’impression favorable du premier tour et a énormément souffert devant le onze suédois mais comme le dit l ’entraîneur Gorski “ on ne peut tout de même pas demander à la Pologne de gagner ses matches et de faire en même temps tout le spectacle ”. ![]() Quatre jours plus tard à Francfort, les Polonais remportent leur cinquième victoire en cinq matches face à des Yougoslaves sans imagination et pratiquant un jeu défensif. En l ’absence de leur meilleur attaquant Dzajic il leur est difficile de revenir à un jeu plus créatif. De plus, les Yougoslaves, qui ont perdu leur premier match 2 à 0 face à la RFA, sont dans l ’obligation de gagner pour conserver une chance de qualification. Comble de malheur, dès la 16ème minute ils perdent leur meneur de jeu Oblak qui se blesse seul en chargeant brutalement Lato. A la 24ème minute, Karasi commet une faute stupide sur Szarmach. Le défenseur yougoslave en dehors de toute action de jeu donne un coup de pied à l ’avant centre polonais dans la surface de réparation. Malheureusement pour lui l ’arbitre est-allemand M. Glockner a tout vu. La sanction ne se fait pas attendre et Deyna donne l’avantage à son équipe en transformant le pénalty d ’un tir à ras de terre à la gauche du gardien Maric. Juste avant la mi temps, le même Karasi, sans doute pour se racheter de son erreur dribble trois joueurs polonais et égalise. Il faut attendre l ’heure de jeu pour que Lato, encore de la tête sur un corner de Gadocha, redonne l ’avantage à la Pologne. En fin de rencontre les « blancs et rouges » semblent fatigués et les Yougoslaves ont de belles occasions d ’égaliser. Mais l ’absence de Dzajic se fait sentir et Petkovic ne peut à lui seul mettre la solide défense polonaise hors de position. Le score ne change plus et la Pologne aligne donc une nouvelle victoire. Dans le même temps, la RFA a battu difficilement la Suède par 4 à 2. Le dernier match RFA – Pologne est donc décisif pour désigner le vainqueur du groupe. Une véritable “ demie-finale ” sauf que l’Allemagne, grâce à une meilleure différence de but, peut se contenter d’un match nul. L’affiche s’annonce grandiose. D'un côté, le jeu réaliste et physique des Allemands de l'Ouest jouant à domicile, de l'autre la révélation du tournoi, la Pologne et son jeu très rapide et tactique. Malheureusement un orage démentiel inonde Francfort en ce mercredi 3 juillet. Des pluies diluviennes inondent le terrain et l ’arbitre autrichien M. Linemayr commence par retarder le coup d ’envoi de trente minutes. Les pompiers et les employés du stade tentent d ’évacuer le maximum d’eau. Malgré tous ces efforts le terrain reste détrempé et les balles sont freinées par d ’immenses flaques. La finale étant programmée le dimanche, l’arbitre décide quand même de faire jouer le match. La partie va se dérouler dans des conditions inacceptables quand on sait que l’issue de la rencontre va désigner un des finalistes de la 10ème Coupe du Monde. Les Polonais au jeu plus technique s’adaptent mieux aux conditions du terrain que leurs adversaires. La défense germanique ne sait comment contenir les offensives polonaises. Les deux ailiers Lato et Gadocha, mettent leurs arrières au supplice sur chaque action. Il faut une partie prodigieuse de Sepp Maier, pour éviter que les Allemands ne soient menés au score à la mi temps. Le portier du Bayern de Munich réussit une parade fantastique sur un coup franc brossé de Gadocha à la 10ème minute. Il s’interpose ensuite sur deux tirs à bout portant de Lato et Gadocha encore lui. En seconde mi-temps, les Allemands retrouvent leur valeur athlétique. Poussés par leur public ils mettent la pression sur l’équipe Polonaise qui commence à ressentir la fatigue sur ce terrain très lourd. A la 53ème minute, Zmuda fauche Hoelzenbein dans la surface de réparation. L’arbitre accorde un pénalty indiscutable à l’Allemagne. Hoeness, chargé de son exécution, se retrouve face à Tomaszewski l’homme qui stoppa l’Angleterre à Wembley quelques mois plus tôt. L’attaquant allemand tire trop mollement et le gardien polonais repousse la frappe d’un plongeon sur sa droite. C ’est le second pénalty stoppé par le géant polonais au cours de cette phase finale, un exploit qui demeure inégalé à ce jour. A la 76ème minute une relance en profondeur de Beckenbauer trouve Bonhof qui passe à Holzenbein. Ce dernier dribble Zmuda et après un contre favorable sur Szymanowski glisse la balle à Müller. L ’avant centre allemand ne rate pas une telle occasion et d ’un tir de 15 mètres à ras de terre trompe Tomaszewski. Pour la première fois depuis le début de la compétition les Polonais sont menés au score. Ils doivent marquer deux buts en un quart d’heure pour parvenir en finale. Gorski joue le tout pour le tout et fait renter un attaquant supplémentaire. Rien n ’y fait et le score en reste là. Les “ blancs et rouges ” s’inclinent donc sur le score de 1 à 0 pour ce qui sera leur seule défaite du tournoi. Incontestablement, c ’est en première période que les Polonais ont laissé passer leur chance. A l’issue du match Gorski déclare : “ c’est moins le but de Müller que les trois arrêts fantastiques de Maier qui ont qualifié l’Allemagne ”. Une question reste posée, et le restera éternellement, que se serait il passé si le match s ‘était déroulé dans conditions normales et non sur un terrain impraticable ? |
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Il reste encore un match à disputer aux “ blancs et rouges ”. Pour la place de troisième la Pologne est opposée au Brésil en ce samedi 6 juillet 1974. Pour les Sud Américains écartés de la finale par les Pays Bas le cœur n’y est plus. Les Polonais sont peut être un peu fatigués par leur match contre l ’Allemagne. D ’autre part il ne faut pas oublier que les deux équipes viennent de disputer six rencontres en une vingtaine de jours ce qui commence à faire beaucoup. ![]() En début de partie, les hommes de Zagallo, un peu plus vifs, dominent le plus souvent mais sans concrétiser au tableau d ’affichage. Après le repos, il devient de plus en plus évident que l ’équipe qui ouvrira le score enlèvera la troisième place. Quelques minutes après être rentré en jeu, Mirandinha échappe à toute la défense polonaise et file au but. Il est rattrapé par Kasperczak qui le stoppe en l ’accrochant par le maillot. Trois minutes plus tard, le même Mirandinha monté en attaque perd un ballon récupéré par Gadocha. Ce dernier le passe immédiatement à Lato embusqué à hauteur de la ligne médiane. L ’ailier polonais se lance alors dans une course de trente cinq mètres. A l ’approche de la surface de réparation brésilienne il élimine Alfredo d ’un crochet et ajuste Leao d ’un tir croisé du pied droit. Il reste un quart d ’heure à jouer mais le score n ’évolue pas jusqu ’au coup de sifflet final. La Pologne s ’offre donc une victoire de prestige face au Brésil champion du monde sortant. Les Polonais plus forts que les Cariocas, le rêve devient réalité et le plaisir est partagé partout dans le monde. Le pays tout entier explose de joie à la fin du match qui consacre les Polonais troisièmes de ce championnat du Monde. ![]() ![]() |
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Les raisons d’une réussite: | |||
La lente construction de l’équipe nationale, commencée
en 1921, trouve sa première récompense en 1938 avec la qualification
à la Coupe du Monde organisée en France. Hélas, pour
des raisons historiques connues de tous, cette embellie reste sans lendemain.
Après le second conflit mondial, c’est un pays détruit
physiquement et moralement qui aspire à reprendre goût à
la vie et trouver une place réelle dans le concert international.
Le football va être l’un des moyens pour y parvenir. Dans les
années 60, les résultats positifs enregistrés par les
clubs dans les compétitions européennes (Légia Varsovie,
Gornik Zabrze) et par l’équipe nationale provoquent un fort
engouement dans le pays. Les supporters retrouvent une raison d’exister
et la Pologne montre qu’elle est toujours vivante. Quand il prend
l’équipe nationale en main Gorski, comme son prédécesseur,
s’appuie sur un jeu solide mais sans réelle fantaisie. La défaite subie face aux Allemands en 1971 en éliminatoire du Championnat d’Europe va être le premier déclencheur d’une évolution. La presse polonaise critique le jeu frileux de l’équipe ainsi que ses lacunes défensives et accuse Gorski de ne pas mettre en place une tactique cohérente. Face à ces attaques, le sélectionneur prend le parti de se séparer de quelques cadres de l’équipe qui, à ses yeux ne donnent pas satisfaction et incorpore quelques éléments nouveaux (Tomaszewski, Szymanowski, Musial, Maszczyk, Cmikiewicz) pour épauler les confirmés Lubanski, Deyna et Gadocha. Le match nul obtenu face aux Allemands trois semaines plus tard le conforte dans ses choix. Malgré le succès obtenu lors des JO de 1972 les faiblesses affichées par son équipe dans le jeu collectif conduisent Gorski à de nouvelles modifications (arrivée de Domarski et Kasperczak entre autres). L’arrivée de cette génération de joueurs talentueux, la première née immédiatement après guerre, apporte un formidable espoir à toute une nation. Sur leur parcours qualificatif les Polonais sont opposés à ceux qui se proclament les maîtres du football à savoir les Anglais. Cette double confrontation face aux britanniques va marquer un tournant décisif dans l’histoire du football polonais. Dans l’obligation de gagner, après son faux pas initial face aux Gallois, l’équipe reçoit le soutien d’un peuple tout entier qui se reconnaît derrière son équipe. Près de 120 000 spectateurs (dans des tribunes en contenant officiellement 100 000) vont s’entasser dans le stade de Chorzow pour encourager inconditionnellement leurs joueurs. Transcendés par ce soutien populaire les joueurs Polonais vont battre sans coup férir les joueurs d’Alf Ramsey. Une victoire arrachée avec le cœur et les tripes plus qu’en jouant un football chatoyant mais ce revers anglais à pour conséquences de faire parler de la Pologne au-delà des frontières du pays. Le match retour s’annonce décisif pour une nation entière. De très rares supporters ont fait le déplacement à Londres, mais ils seront des millions à suivre le match à la radio ou à la télévision. Dénigrés, ridiculisés avant le match par des Anglais passés maîtres dans cet exercice les joueurs de Pologne sont conspués dans le temple de Wembley. L’hymne national est copieusement sifflé mais c’est méconnaître la fierté des Polonais habitués historiquement à ce genre de manifestation. C’est la tête haute que les joueurs de Gorski encaissent tout cela sans broncher. L’issue de ce match est favorable aux « blanc et rouge ». Certes Tomaszewski réalise ce soir là le match de sa vie, certes il bénéficie sur certaines actions anglaises d’une part de chance. Mais ce ne sont pas les seules raisons de la qualification polonaise contrairement à ce qu’une partie de la presse laisse supposer. En effet, rares sont les journalistes à parler du sang froid des slaves face à l’arbitrage à sens unique du Belge Vital Loraux. Peu nombreux sont les observateurs à souligner la maîtrise tactique et technique affichée par les Polonais tout au long de la rencontre qui leur permet de se sortir sans dommage du piège qui leur était tendu. Personne ou presque ne parle du jeu stéréotypé des Britanniques. Quoiqu’il en soit s’il est une valeur qui permet aux Polonais de s’en sortir ce soir là c’est la solidarité. Solidarité entre les joueurs bien entendu mais également celle qui a plané de Pologne au-delà des frontières pour soutenir les joueurs au maillot blanc frappé de l’Aigle. Il n’est pas exagéré de dire que ce soir d’octobre 1973 c’est la nation polonaise toute entière qui s’est qualifiée à Wembley. L’élimination des Anglais provoque donc un choc dans le monde du football. Pour les Polonais c’est le début d’une réputation de gêneurs. Qui sont donc ces empêcheurs de « jouer en rond » entre grandes nations du football ? Les organisateurs allemands de la Coupe du monde font grise mine. Ils vont être obligés de se passer de la manne financière que devait apporter les supporters venus d’outre Manche. Pour les médias internationaux les Polonais ne sont pas de bons clients. Leur entraîneur n’est guère bavard. Les joueurs ne se répandent pas en déclarations tapageuses sur les millions ou belles voitures qu’ils gagneraient en cas de victoire. Une partie de la presse va leur en tenir rigueur et les condamner à un isolement médiatique. Quand ils arrivent en Allemagne on ne donne guère plus de chances aux Polonais de bien figurer qu’à l’Australie, le Zaïre ou Haïti. Il ne fait aucun doute que les Argentins et les Italiens ramèneront à la raison ces prétentieux qui ne comprennent rien au football business. Plus les matchs, et les victoires polonaises, passent plus la panique s’empare des médias « bien pensants ». Ces joueurs slaves aux noms imprononçables ne vont il pas commettre un crime de « lèse majesté » en écartant la RFA de sa finale ? Heureusement tout se termine bien pour les Allemands, dans des conditions de jeu irrégulières rappelons le au passage. La presse conformiste certainement soulagée par l’élimination des joueurs de l’Est leur rend alors un hommage aussi tardif qu’hypocrite. Ignorée des médias l’équipe de Pologne séduit de plus en plus les amateurs de football de tous les pays. Le fait que la Pologne soit le premier pays de l’Est depuis la grande équipe de Hongrie à tenir la dragée haute aux traditionnelles grandes nations du football la rend attachante auprès de nombreux amoureux du football. Le grand public commence à s’intéresser à ces joueurs bien loin des stéréotypes habituellement affichés par les sportifs de l’Est. Ces derniers se doivent d’être « propres sur eux » : coupe de cheveux au millimètre, toujours sérieux et tendu vers l’objectif de la performance. Les sportifs de l’URSS en sont la plus parfaite illustration. Présentés par la presse comme des joueurs fonctionnaires surveillés par la police et n’ayant pas l’autorisation de jouer dans les pays occidentaux les sportifs de l’Est n’inspirent pas la sympathie. Les joueurs polonais au contraire portent les cheveux longs, sont rigolards et ne donnent pas l’impression d’être opprimés. L’ambiance au sein du groupe est excellente sur le terrain et en dehors. Un sentiment de liberté, espérée par de nombreux Polonais, souffle sur cette équipe. Il faut dire qu’une vague d’optimisme arrive sur la Pologne au début des années 70. Au plan politique les crédits occidentaux affluent dans l’espoir que la Pologne ne quitte le pacte de Varsovie. En 1973 la Pologne va effectuer une tournée aux Etats-Unis (médiocre sur le plan sportif) et l’année suivante Edouard Gierek est le premier dirigeant polonais à être reçu à la Maison Blanche. La Pologne est le premier pays de l’Est à autoriser ses joueurs à quitter le pays une fois passé trente ans permettant à bon nombre de clubs occidentaux de recruter des joueurs de qualité à des prix défiant toute concurrence. On l’a vu plus haut Gorski en trois ans donne un nouveau visage à sa sélection. Celle-ci va passer de l’image d’une équipe sérieuse et sans fantaisie à celle d’une formation créative et offensive. Gorski souhaite que son équipe construise et attaque. A une époque où l’anti-jeu domine cette attitude dénote mais séduit. Depuis le début des années 70 le « football total », ce système de jeu initié par l’Ajax d’Amsterdam dans lequel « tout le monde attaque et tout le monde défend », est à la mode. Nécessitant des « joueurs athlètes » à la condition physique impeccable elle a pour conséquence première la banalisation des postes. Beaucoup de techniciens vont s’y essayer en oubliant qu’ils n’ont pas dans leur rang Johan Cruyff celui qui donne l’étincelle au jeu néerlandais. Les Brésiliens ont complètement renié leur style de jeu passant du football samba de 1970 à un jeu « à l’européenne » basé avant tout sur des principes défensifs et négatifs. Fini le temps des artistes, à la demande de Zagallo c’est la défense qui prime les Brésiliens se contentant d’évoluer avec deux attaquants. A un degré moindre les Argentins sont dans la même situation, faisant évoluer leur meneur de jeu Hérédia comme un second libéro. Les Italiens eux restent fidèles à leurs principes de jeu ultra défensifs. Un système qui privilégie le marquage individuel aveugle (qui causera leur perte face aux Polonais) avec un libéro en couverture et un milieu de terrain défensif évoluant pratiquement comme un second stoppeur. Les Allemands jouent un football plus offensif mais il est quand même à noter qu’Helmut Schoen délaisse les véritables créateurs du milieu de terrain pour confier le rôle de meneur de jeu à son libéro. Gorski va complètement à l’encontre de ces principes. Il n’a pas dans ses rangs des éléments faits pour le « football total ». Il le sait et prend donc le contre-pied de bon nombre d’entraîneurs en alignant une équipe de spécialistes. Une équipe où les défenseurs défendent et les attaquant attaquent. Une équipe avec en milieu de terrain un vrai meneur de jeu, un milieu universel et un récupérateur. La Pologne va réussir à imposer son propre style, on parle d’ailleurs à l’époque d’un jeu à la polonaise, alliant la rigueur et la modernité défensive à la fantaisie offensive. Gorski nous offre en cette occasion un subtil compromis réussi entre modernité et tradition où chaque rôle dans l’équipe est parfaitement défini. Modernité dans le secteur défensif avec la mise en place, devant le gardien Tomaszewski souvent impeccable, d’un quatuor défensif complémentaire. Les arrières latéraux du Wisla Krakow Musial et Szymanowski difficiles à prendre en défaut n’hésitent pas, surtout le second nommé, à apporter leur soutien en attaque par de longues montées sur les ailes. Dans l’axe le libéro expérimenté Gorgon et le jeune stoppeur Zmuda présentent une charnière centrale physiquement impressionnante et difficile à bouger. Il est dommage que les relances du libéro Gorgon ne soient pas assez assurées dans les pieds de ses partenaires. Ceci occasionne des efforts supplémentaires à ses co-équipiers du milieu de terrain expliquant en partie les passages à vide que connaît l’équipe d’un match à l’autre ou dans un même match. Créativité au milieu de terrain avec trois joueurs Maszczyk, Kasperczak et Deyna très à l’aise techniquement mais également capables d’assurer un important travail de harcèlement sur leurs opposants. Au sein de ce secteur de jeu Deyna est au dessus du lot. En l’absence de Lubanski c’est le joyau de l’équipe. Impeccable balle au pied il est capable d’alterner sans problème jeu long et jeu court. Jouant toujours tête haute sa vision du jeu est excellente. Capable de temporiser par un dribble pour trouver un partenaire en bonne position il peut aussi tirer au but ou encore jouer en première intention pour ses attaquants. Inventivité de la ligne offensive polonaise composé de trois joueurs avec deux véritables ailiers. Gadocha est un pur joueur de couloir capable de désarçonner n’importe quel défenseur. S’il ne marque pas beaucoup ses centres font le bonheur de ses partenaires d’attaque. Sur l’autre aile Lato fait valoir sa vitesse de pointe phénoménale mais il repique souvent au centre de l’attaque. Deux ailiers chargés d’alimenter l’avant centre Szarmach excellent buteur lui aussi et dont l’absence face à la RFA fut fortement préjudiciable à l’équipe polonaise. Les permutations entre les trois joueurs d’attaque sont une constante tout au long de la compétition ce qui a pour but de semer la panique dans les défenses adeptes du marquage individuel. En conclusion on peut donc dire que Gorski eu l’intelligence de remettre en cause ses idées pour réussir la mutation tactique et technique de sa formation. Une équipe qui, bien qu’ignorée par les médias, saura attirer grâce à son style de jeu résolument offensif, l’attention et le soutien des amateurs de football du monde entier. Une équipe qui donnera à toute une nation une véritable bouffée de fierté et d’espoir. |
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Conclusion ... | |||
Que
dire d ’une équipe qui bat successivement l ’Angleterre,
l ’Argentine, l ’Italie, la Suède, la Yougoslavie
et le Brésil. Jamais, ni avant ni après cette Coupe du Monde, la Pologne ne posséda une génération de joueurs d ’un tel niveau. Gorski le savait mieux que quiconque et l ’une de ses forces fut de réussir l’amalgame entre les anciens et les nouveaux tout en préservant le talent de chacun. En fin psychologue l ’entraîneur national responsabilisa ses joueurs en douceur sans jamais élever la voix. Il régnait une atmosphère exceptionnelle dans ce groupe aussi bien sur le terrain qu ’en dehors. Les joueurs pas ou peu appelés à jouer faisant toujours preuve de solidarité envers leur coéquipiers pour le résultat que l ’on connaît. Tout au long du tournoi Kazimierz Gorski s ’appuie sur le même onze de départ. En effet à deux exceptions près (Gut remplaçant Musial contre la Suède et Domarski aligné à la place de Szarmarch contre la RFA) il aligne l ’équipe suivante: |
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