[ Grandeur et décadence : la saison 2003/2004 du Téfécé vue par Kiokio ]

  Jean-Jacques Marx, Jacky Paillard, Gérald Passi ou Beto Marcico : Kiokio ne rêve que d'eux ... Amoureux du Téfécé, Kiokio souffre depuis 10 ans ...
Malgré une relégation en National, une équipe dont la moyenne d'âge ne lui permettrait pas de rentrer en boite de nuit, une explosion d'usine, un ex-maire crucifié par les médias, malgré Douste-Blazy, le Téfécé est revenu en D1!
Le jour de gloire est-il arrivé?
Journée après journée, suivons avec Kiokio depuis les tribunes si le Téfécé retrouve sa splendeur passée.
  18ème journée : S'en sortir ...
 



Samedi soir le Tef recevait Nice. Sans moi. Je n'avais raté que deux matchs cette année,
Strasbourg à domicile pour cause de mariage et Lyon à l'extérieur pour cause d'orgie frontonnaise.
Pour la première fois de ma vie, je travaillais un samedi soir.

Habituellement, je refusais poliment les invitations du samedi pour me rendre au Stadium. Mon stratagème favori, c'était de dire que j'avais déjà acheté les places,
quelquefois 15 jours en avance, pour légitimer mon esquivage. Je sais aujourd'hui que je ne verrais plus un match en direct live pendant longtemps. Snif...Corinne m'a rassuré en me disant qu'elle irait avec Jade au Stadium pour me faire les comptes-rendus et surtout pour participer activement au cocktail (traduction : elle veut picoler). La chagasse !!! Je lui ai tout appris, c'est moi qui lui ai fait aimé les mauvaises merguez, les écharpes violettes, c'est grâce à moi que désormais elle crie les arbitres et les joueurs adverses en se gelant les cakes dans les tribunes dégarnies du Stadium.
C'est quand même injuste ce qui m'arrive !!!

Le pire des pires, c'est que je n'ai pas du tout eu le stress du samedi soir. Je ne me suis préoccupé du résultat que vers 23 heures. Quelle honte, je suis un traître !!!
Ca m'était déjà arrivé il y a trois ans, en National. J'avais oublié un match du mercredi et le jeudi matin sur l'Equipe, je découvrais fébrilement le résultat, on avait gagné à Noisy le Sec. Je m'étais senti coupable, un peu content mais totalement étranger au résultat. Un match, on le sent avant, on le déguste pendant et il reste en bouche tout le week-end grâce à Jour de Foot, Téléfoot, L'Equipe et la Depeche.

J'ai donc vu les http://footnostalgie2.free.fr/images du match de samedi. Rien que ça, ça me frustre car je sais à quel
point les journalistes sont des buses. Ils seraient presque moins objectifs que le supporter de base que je prétends être.
Après le « bon » match nul de Nantes, il nous fallait une victoire pour recoller au peloton des chacals qui luttent pour sauver leur tête. Le match démarre fort car Edu marque sur un corner dévié de la tête par Zebulon Avezac (il est petit mais il saute super haut). On mène 1-0, on domine la première mi-temps, les Niçois sont charrettes sur toutes les actions.

Un attaquant niçois se fait expulser avant la mi-temps. On tient donc notre première victoire car Nice est une équipe accrocheuse avec une excellente défense mais
remonter un but à 10 et à l'extérieur semble pour le moins difficile.
Mais car il y a un mais, on va réussir à tout foutre par terre. La seconde mi-temps du Téfécé sera pitoyable, on va se faire manger par des Niçois qui ne sont pourtant pas les Aiglons annoncés. Ils égalisent logiquement à l'heure de jeu.

Comme de bien entendu, le Tef va pousser dans les cinq dernières minutes et avoir pas mal d'occases sur coup de pied arrêtés. Un dernière tête de Matthieu Puig sur la barre et on perd encore deux points précieux pour le maintien. 12 points en 18 journées, c'est vraiment la carre !!!
A titre de comparaison, Monaco a 42 points en 17 matchs. On peut mathématiquement les rattraper dans dix journées. Et aussi associer Marcico et Maradona en attaque après le mercato...

On n'a toujours que 4 points de retard sur le premier non-releguable. Pour dire que j'y crois encore. Têtu, c'est plus le mot, j'opterais plutôt pour "gros bourrin".
Le championnat rentre ans une nouvelle aire avec Monaco qui survole, Lyon et le PSG qui s'accroche, l'Ohème qui décroche. Sochaux et Auxerre sont infernaux. Dans les tranchées, on trouve Ajaccio, Metz, Lille, Guingamp, Le Mans et le Tef. On va se faire un petit championnat à 6, ça va être formidable...

Comme chaque année avec le Tef on ne s'ennuie jamais. A Bastia par exemple, on s'emmerde féroce alors pour s'amuser, quand Florian Maurice marque, il sort de sa
culotte un bonnet de Père Noël, se le met sur la cabeza et a l'air encore plus crétinous qu'au naturel. En dehors du enieme message drolatique après un but, on pourra avoir une pensée pour ce benêt d'avant-centre qui a joué tout le match avec un bonnet en laine
dans le calbut. Doit pas être très pratique. Même par grand froid.

Ce week-end se jouait aussi la Coupe Intercontinentale au Japon entre le Milan AC et Boca Juniors. Les Argentins ont gagné aux tirs aux buts. C'est un dénommé Raul Cascini qui a donné la victoire aux siens. Il était donc titulaire dans la « meilleure équipe du monde » et a été un des meilleurs joueurs du match. Raul Cascini était accessoirement notre numéro 6 lors de la saison 2000-2001.

Le Téfécé c'est comme l'informatique, ça mène à tout mais il faut en sortir.



  15ème /16ème / 17ème journées : La trilogie de la défaite (may the loose be with you)
 



J'avais prévu de sous-titrer cette chronique "La trilogie de la défaite". J'ai changé d'avis car aprés les défaite d'Ajaccio et Lens, on a sorti un bon nul à Nantes.

J'avais surtout prévu de pas faire de chronique du tout. Je suis trop occupé en ce moment.

Après la chronique du Kio, la cave du Kio. Ce jeudi 11 à 18 heures, j'ouvre une cave-bar à vins au 2 rue Cujas,à l'angle de la rue Peyrolières. On y va par Capitole puis Gambetta et en face Fermat à gauche on a la rue Peyrolières. La cave s'appelle "Les Canons de la Garonne". La cave est spécialisée en vins du Sud-Ouest et du Languedoc, on peut également grignoter en sirotant du vin au verre juska 21.30.
Plutôt qu'une inauguration sur un seul soir (difficile de caser un peu de monde sur 30 metres carrés), nous faisons trois soirées d'Happy Hour (jeudi, vendredi et samedi).

PS : Si je vous préviens tard, c'est que le jour d'ouverture a été décidé y a peu de temps... Chui meilleur en foot qu'en com !!


  14ème journée : Dé-goudet
 



Schéma tactique du TFC époque Santini


Samedi soir, le Téfécé recevait Le Mans. Le Mans, ce ne sont que des bons souvenirs, c'était le match de la montée en 2000 et l'an dernier, on leur avait piqué leur première place lors du sommet de la D2. C'était les beaux jours, on était heureux, insouciants, fous, on courrait nus dans l'herbe fraîche. Le renouveau du Tef était alors en marche.

Samedi, on était tout alléché par le sommet de la D1 entre le 19ème, c'est nous, et le 20ème, c'est eux. 15 000 personnes, temps pas trop pourri, tension obligatoire de rigueur. Pourtant, l'après-midi, j'avais un peu travaillé l'approche psychologique du match, enfin de mon match. Si je me rends au Stadium plutôt qu'au ciné, au resto ou à une orgie treichienne, c'est que ça me plait, que ça me fait envie. Si c'est pour souffrir autant regarder un match du PSG à la télé. Non sans mal, j'arrive à m'en convaincre et j'arrive au stade dans de superbes dispositions. Je vais prendre du plaisir, Jade a raison, ce n'est qu'un jeu.

Le match commence et indécrottable que je suis, je me remets à paniquer, je scrute les supporters près de moi pour savoir si ces félons vont siffler à la première boulette de nos joueurs. Je m'accroche, j'essaie de positiver sur chaque passe latérale de 4 mètres réussie. Je trouve même une alliée, une supportrice beurette qui tend fièrement son écharpe alors que son copain commence à disparaître dans sa parka. Nivo jeu, c'est une catastrophe, on est mangeouillé par Le Mans qui s'approche régulièrement de nos buts. Dans ces moments, Corinne tourne la tête ou se cache dans son écharpe pour ne pas voir l'éventuel but. Comme elle s'enterre dès que le ballon approche de nos trente mètres, je suis obligé de faire un commentaire radio pour la rassurer.
Notre seule occasion de la première mi-temps est cependant une action de jeu d'un grand classicisme, tout en intelligence, qui allie création, finesse et efficacité. Pedrag effectue une longue remise en touche sur Fauré qui gagne son duel aérien avec le gardien et ouvre le score. Avant d'exulter, un méchant pressentiment m'amene à regarder le juge de touche. Damned, il ne revient pas vers le centre et invalide le but. J'ai revu les http://footnostalgie2.free.fr/images environ 10 fois au magnéto, il n'y a aucune faute, le gardien n'est même pas dans ses 6 mètres, il arrive en retard, Fauré est déjà en l'air, c'est tout. A Jour de Foot, j'entend parler de but justement refusé, Fauré aurait mis un bras sur le gardien pour l'empêcher de sauter. Je dois être partisan alors on oublie ce but.
La mi-temps approche, Corinne redoute un coup du sort. Bien joué, Elizabeth Tessier, sur une erreur de notre international serbe (il est loin le temps des Elsner ou Savicevic), l'avant-centre mancelien crucifie Revault à bout portant.

A 1-0 à la mi-temps Corinne me dit qu'elle redoute le 3-0. Elle envisagerait presque avec soulagement une courte défaite. On est tombé bien bas !!! Jade, qui a le numéro de portable d'Achille, a la rafraîchissante idée de lui téléphoner à la mi-temps pour lui remonter le moral. Le goujat n'a pas répondu !!!

Le match redémarre, le jeu est toujours médiocre, sur une des rares actions construites, on obtient un péno. Dans les tribunes, tout le monde a les jetons car tous les gardiens de la planète, de Pompertuzat à Shangaï, savent que Fauré les tire à gauche. Coup de poker menteur ou méchante obstination, il le retire à gauche. Bingo, ce qui devait arriva, le goal repousse la gonfle sur Fauré qui aux 6 mètres et en déséquilibre envoie le ballon dans les tribunes. Bronca générale, on est au fond du trou aux côtés de notre ancienne star aujourd'hui déchue. Après 80 minutes de non-match, de match de majorettes, les toulousains profitent de la crispation mancelle. Premier avertissement avec une mine de Nicolas Dieuze qui frôle les montants du gardien. On continue à pousser et à la 90ème sur une belle action, Fauré remet un ballon de volée à Edu qui travaille son défenseur avant d'égaliser. Il reste 4 minutes, le Tef aura deux occases pour gagner ce vilain match.

La morale est sauve car Le Mans ne méritait pas de perdre. L'autre morale de cette fin de match est que le football est un jeu basé sur la technique individuelle, sur la condition physique et surtout sur des ressorts psychologiques. La confiance et l'envie apportent une vingtaine de points par saison.

Nivo points, on fait pas une si mauvaise affaire, on prend un point sur les cinq concurrents de devant (vous aurez compris qu'ils ont tous perdu). Avec nos dix misérables petits points, on est vraiment dans la course au maintien. Si comptablement, on peut rester optimiste, l'ambiance qui règne au Téfécé va, elle, nous amener tout droit vers la D2.

Notre bon William Prunier a mis fin à son contrat. D'accord on sait que c'est une tête de lard et qu'un problème de personnes avec le coach peut tout à fait justifier sa mise à l'écart. Le souci à mon avis, c'est la façon dont l'affaire a été gérée. Les dirigeants (Sadran et Henry) joue la carte entreprise. On conduit un club comme une entreprise. Pas de problème sur cette attitude libérale si ce n'est que leur communication rappelle plus la presse stalinienne que l'avant-garde des ressources humaines au sein d'une
entreprise branchée. On dit rien, on espère que ça va pas se voir. Raté !!! Je ne connais pas Hugues Henry et je trouve Olivier Sadran vraiment bien dans ses interviews (lucide, avec du recul et un discours moins aseptisé que la moyenne). Je le remercierai jamais assez d'avoir eu les corrrones de relancer le club et surtout d'avoir laissé sa chance au groupe de l'an dernier. Mais je crois qu'ils n'ont pas compris que 6 à 7000 toulousains connaissent le football et que certains d'entre eux ont donné plus d'argent au Téfécé qu'aucun dirigeant n'en a jamais donné. Qd je vais chercher mes places à la boutique et que je vois des mecs me parler comme à un chien ou en train de se foutre de la gueule de l'équipe, ça me rend malade. Moi, quand je vais à la Boutique, je suis content, je vois tous les beaux maillots, je suis au Stadium, je suis là pour partager une passion avec des gens, avec le premier venu : un vieux supporter, un chat, un joueur, un mec de la boutique. Je suis pas à la Préfecture pour retirer une carte grise. Eh bien, je parie que pas un mec dans cette boutique ne connaît ni Marcico, ni Resenbrink, ni Gerald Passi. Et le fin du fin, c'est que commercialement, ce sont des quiches. Francis Graille, le président du PSG insistait dans l'Equipe sur l'importance de l'image du club à l'intérieur même de celui-ci. Le Téfécé a fait des efforts, proximité avec les chtis clubs, places à un euro pour les pitchouns, invitation des petits footballeurs aux matchs. Tout ça c'est cool mais ça manque encore un peu de passion. Le genre de passion que nous avions pour William Prunier quand il s'arrachait contre Viry-Chatillon.L

Le club nous appartient.



  13ème journée : Foot sur dreamcast ...
 

A droite Thibaut Giresse


Je redoutais le déplacement à Sochaux.
Et quelque part, c'est pas forcément normal qu'un club comme le Téf redoute ce type de match. Sochaux sortait d'un gros match nul à Dortmund alors que nous, nous étions frais comme des gardons.

Je me cale dans mon canapé avec des minis-espoirs et des minis-snickers. Ces putains de matchs à 18h00 ne te permettent pas de siroter une chtite bouteille avec un bon repas.Durant une heure, Sochaux s'amuse comme un chat avec une souris et sans forcer, ils mènent 2-0. A ce moment j'ai capitulé sur le match. Je dois avouer que j'ai aussi capitulé pour le reste de la saison. A vingt minutes de la fin, le revenant Antony Braizat enlève la toile d'araignée du but sochalien et relance ce gentillet match amical. On pousse, on joue mieux, on cherche une égalisation inespérée. Ca devient bien, je crie fort sur une ou deux occases toulousaines mais le chronomètre défile, on rentre dans les arrêts de jeu. A la dernière minute, sur un corner, notre gardien monte dans la surface adverse. Encore un peu plus d'adrénaline. C'est très rare qu'en championnat, une équipe prenne ce risque de hockeyeur. Pas mal vu car Revault prend le ballon de la tête et le remise sur Eduardo qui seul aux 6 mètres a la possibilité de marquer avant que
copaing Nicolas Dieuze ne le gêne lamentablement.
Relance immédiate du goal sochalien vers la vilaine musaraigne Pedretti qui marque dans le but vide. 3-1 pour les sochaniais de ce psychopathe de Guy Lacombe. Coup de sifflet final. Rideau.

Comme a dit Luc Sonor, désormais habitué et apitoyé par les matchs du Téfécé : « Les toulousains sont maudits ». On est donc maudits et surtout très moyen dans le jeu pour prétendre aujourd'hui se maintenir. On prend des tôles à la maison et on perd de peu à l'extérieur. Nos blackos Issou Dao et Lucien Aubey ont du mal, Nabil Taïder est en méforme et Fauré est devenu la tête de turc des supporters. Pour un attaquant, y a rien de pire. Ce mec a joué à Balma et à Luzenac... C'est pas un magicien. Fo oublier que des journalistes «bas du front » l'ont surnommé le Van Nistelroy de la Haute-Garonne. Dimanche il met une superbe tir lobé de 30 mètres à ras de la transversale et un autre tir foiré à ras du ballon. Révélateur de son niveau. Un bon joueur de D2, un peu juste pour le moment à cet échelon du football français qu'est La Ligue 1 Orange-Wanadoo. Un mec qui en 3 ans est passé de la Promotion Honneur au coltinage d'une charnière Boumsong-Méxes a forcément du mal à enfiler des buts comme des perles.
Je connais personnellement ces difficultés et sais exactement ce qu'il ressent car si je n'ai j amais joué en D1 française, ni en Promotion Honneur, j'ai en revanche disputé une finale de Ligue des Champions. Ne riez pas, ce n'était pas sur Playstation, c'était dans un rêve. Dans mon rêve, je suis donc footballeur aux Argoulets, juske là rien de sensationnel. Et d'un coup de baguette magique, je me retrouve dans le groupe pour la finale de la Ligue des Champions. Je ne me souviens pas précisément de l'adversaire,
je sais que ça parlait vaguement italien. J'aurais pu jouer pour le Téfécé tant qu'à faire mais non, j'avais été transféré sauvagement au Bayern de Munich et mon entraîneur, c'était Guy Roux. C'était bien pratique car je pipe keutchi à l'allemand. Je n'aime ni Guy roux, ni le Bayern mais j'allais pas faire la fine bouche.
Comme je suis pas quand même débile, j'ai des doutes sur mon jeu au plus haut niveau continental, sur mes 2-3 kilos en trop et donc sur ma pointe de vitesse qui m'a toujours posée de gros problèmes. Ces premiers doutes sont vites balayés, je suis footballeur professionnel oui ou non !!! Je me fais même la réflexion assez lucide qu'en
jouant au milieu de pros et sur un billard, ton jeu se bonifie, les une-deux sont bcp plus simples à effectuer avec les stars munichoises qu'avec mes compagnons d'infortune de tournoi de sixte. En plus, je suis que remplaçant, je suis pas au top du top.
Pendant le match, Guy Roux me demande de rentrer en tant que latéral, le poste des mes débuts à l'US Juncasse (il avait du visionner des cassettes). Je suis un peu anxieux et je lui demande plutôt d'évoluer libéro, poste où ma vision du jeu reste exceptionnelle. Têtu comme un Guy roux, il refuse d'optimiser sa compo d'équipe, tant pis, je serais donc latéral au Bayern. En plus, je lui dis pas, mais en tant que latéral, j'ai un petit peu peur de me faire déborder par l'ailier de la Juve ou du Milan AC. A ce moment là, je ne connais pas le score, je me fous du résultat, égoïstement je me concentre sur ma faculté à évoluer au milieu des autres joueurs. Je pense pas à la télé, ni à la famille, ni aux copaings qui me regardent, je pense à m'appliquer sur mes contrôles et sur mes passes. Je rentre donc sur le terrain et je me force à jouer simple, contrôle-remise. Ca dure qu'un temps car à un moment donné, mon panache reprend le dessus et j'enchaîne un râteau, quelques dribbles, une course poussive vers l'avant le nez planté dans le gazon et patatras, je perds le ballon sur un crochet un peu long. Ca pardonne face à un milieu italien renforcé !!! J'ai dû qd même dribblé au passage Del Piero et Nedved mais j'ai super peur de me faire disputer par Guy Roux. Tout penaud et tout carbo, je me replace à mon
poste de travail (désormais, je suis professionnel) en reprenant ma respiration.
Le match se termine peu après et là je me dis que j'ai pas le niveau de l'équipe. Il n'empêche
que malgré mon petit match, je suis professionnel de vrai football, c'est donc une réussite. Je trouve ça un peu fou, pour pas dire irréel, je me dis que je rêve mais je suis vite rassuré car je parle à Guy Roux, mon entraîneur. Preuve irréfutable que je suis passé pro.

Mon rêve se termine sur cette note mitigée, j'ai raté ma finale de Champiounsse League mais ça s'est pas trop vu. Je sais même pas si on a gagné. J'aurais aimé que ça continue un peu, jouer un petit match de Bundesliga contre Rostock ou Bochum pour savoir si le championnat allemand convenait à mon jeu latin. Au pire, en cas d'échec, j'aurais été transféré en Série B italienne à la Fiorentina...
Mais non, c'était bien fini, je me suis réveillé, le lendemain j'ai raconté mon rêve à Corinne, j'ai acheté l'Equipe et depuis j'ai fait un seul râteau face une chèvre au tournoi de
l'Emulation Nautique où nous avons été éliminés en quart de finale (y avait douze équipes).

PS : Je parle toujours pas des autres équipes, on est toujours 19éme.


  12ème journée : One step beyond
 



Thibaut Giresse sur sa moto à droite

Euh ... bonjour
Samedi soir, on retrouvait notre beau stadium après trois déplacements consécutifs dont une défaite méritoire (nouveau concept) de notre équipe réserve 1-0 à Bastia en coupe de la Ligue.

Je précise Samedi Soir car autant le rugby s'apprécie l'apres-midi autant le foot, pour moi, c'est la nuit, il fo que ça sente la merguez frelatée, fo aussi qu'il fasse froid juste pil-poil pour qu'on puisse arborer la belle écharpe du Téfécé époque Tarantini. D'ailleurs, j'avais tellement peur de me les geler que j'avais mis deux paires de chaussettes
et deux pulls. J'aurais du aussi prévoir un casque, des lunettes de soleil (pour la honte) et une boite de Prozac pour pas me jeter dans la Garonne.

Sinon, le samedi soir, mon moment préféré, ce serait presque l'arrivée au Stadium, tout le monde marche vite comme si on allait rater plein de buts dans les premières minutes.
Sur le pont, on voit ce superbe stade, certains diront que c'est un vaisseau aux mille lumières, phare de la nuit toulousaine. Moi, ça me fait plus penser à un gros gâteau
plein de chantilly.
On descend ensuite les escaliers imbibés d'urine toulousaine, Jade demande invariablement si on prend une merguez. Merguez, dont on voit pas souvent la couleur à cause de Folcoche Corinne.
Ce coup-ci, on arrive un peu à la couane, on est sous les tribunes juste avant le coup d'envoi et on entend un grondement digne des plus grosses affiches. Le Pibe est-il de retour !!! Non, c'est simplement le vieux Guy Roux et son équipe de patronage qui ont attiré 30 000 personnes. Un petit frisson sympa me dit qu'on va gagner
et qu'on va passer une belle soirée.
Pourtant, au bout de cinq minutes, on met toutes les chances de notre coté. En fait, on devient les spécialistes du bobut contre notre camp. Comme Dieuze à Paris, Edu, sur corner, met un missile de la tête à 5 mètres de ses propres buts. Imparable pour Revault. Vraiment de la belle ouvrage !!!
Auxerre est content, ensuite il devient impressionnant. Au début de la saison, comme beaucoup, je les avais mis favoris pour le titre, j'ai presqu'envie de maintenir mon pari.
Boumsong-Mexes, c'est monstrueux, Violeau-Taïno-Lachuer ça galope et ça taquine. Et devant c'est l'horreur, le CKK (Cissé-Kapo-Kalou) est un cauchemar pour nombre
de défense mais pour nous ça tourne à la boucherie.

Il existe donc plusieurs classes d'écart entre les deux équipes. Auxerre met vite un second but par Bonaventure Kalou. Tu parles d'une aventure !!! Le public est abattu, 30 000 personnes sans voix, quelque part c'est impressionnant. Au coeur de ce silence de cathédrale, on se serait cru à la veillée funéraire de Lady Di. Sauf que là, personne ne croit plus à une improbable résurrection.
Si, moi, je sais qu'on est dans un coma profond mais nondidiou, quitte à perdre ma crédibilité technico-tactique, je crois sinon à un retour ds ce match, à un retour dans le championnat. Et, en pleine mi-temps je commence à me prendre la tête, je me projette sur le prochain déplacement. Déplacement à Sochaux qui a perdu un match sur
ses 30 derniers à domicile (et encore l'arbitre avait honteusement favorisé le PSG). Je suis donc moyen rassuré et par dépit, je pense au match suivant où on reçoit Le Mans. Et bein, même là, je me fais un plan catastrophe à l'idée qu'on soit les premiers à perdre contre les comiques de la D1.

Nivo foot, on s'arrache bien sur la fin de la mi-temps, mi-temps qui est sifflée par l'arbitre et les 30 000 gogos sur le score de 0-2.

A la sortie des vestiaires, le public est partagé en trois, ceux qui s'en balancent, qui viennent qd la Star'AC fait relâche et qui étaient, samedi soir, heureux de voir Djibrill Cissé avec sa coupe de jeun's et Guy Roux dans son survet Kappa.

La deuxième catégorie représente le gros du troupeau, ce sont les supporters râleurs qui sont aigris par plus de 15 ans de parodie de football dans notre ville. Je les hais au plus profond de mon être. Moi je fais partie de la troisième catégorie, ceux qui aiment le Téfécé...et qui pleurent... Et j'ai pas mal pleuré en seconde mi-temps où Auxerre
a fait joujou avec nous. Sans confiance, sans Achille et sans réussite, on fait une mi-temps poussive où chaque erreur technique d'un toulousain me fait mal au ventre. A la fin du match, chaque boulette toulousaine est sanctionnée d'un grognement général de réprobation, chaque action auxerroise est applaudie par un public de collabos admirateurs.
Ds les arrêts de jeu, Violeau met une mite de 25 mètres ds la lucarne pour le 3-0. J'étais déjà mort et malgré ça, ce dernier coup de poignard m'a fait très mal.

Les défenseurs (à part Lièvre) ont vraiment raté leur match, Taïder est fatigué (autant psychologiquement que physiquement), Giresse progresse mais n'est pas encore au niveau, enfin, nos attaquants ont été vaillants mais vraiment trop isolés pour rivaliser avec Boumsong-Mexes. Philippe Mexes qui je le rappelle pour les nouveaux est un joueur que j'ai personnellement découvert lors de son premier match pro en Intertoto contre Wolfsbourg, c'était lors d'une chronique en 2000. J'aurais été agent de joueur à l'époque, je serais à ce jour, riche à millions et je pourrais même voir les matchs du Tef dans les loges. Méxes est originaire du Mirail, il est parti de Castelmaurou pour l'AJA à 15 ans et maintenant il fait de la pub pour la Playstation. Samedi soir il jouait avec de magnifiques gants blancs, on voit qu'il aime bien faire le mannequin mais là on aurait plutôt dit le bonhomme de neige de Calvin et Hobbes. Oswaldo Piazza, lui aussi jouait avec des gants mais au moins les siens, ils étaient sales...

Fin du match donc, avec un nouveau petit 3-0 dans la musette. La sortie du stade est toujours un délice. C'est la première fois que je vois Corinne désintégrée à ce point par une défaite. Elle est triste pour ses joueurs qu'elle a pris en affection un soir d'été 2001 contre Angers et un superbe 0-0. Elle reste lucide et trouve qu'Auxerre est la
meilleure équipe qu'elle ait jamais vu de sa vie (à part la grande équipe de Hongrie de 1954 qui a bercé son enfance). Jade, un peu désabusée, me dit qu'elle commence à avoir l'habitude, cette année elle a vu 3 défaites et un match nul. Pour les moins de 14 ans, les dirigeants ont mis les places à 1 euro pour créer une génération Téfécé. C'est pas gagné !!! Fo pas oublier que la génération actuelle des supporters marseillais s'est créée ds les années 90 avec Papin, Waddle et surtout des victoires. Et le pire des pires, surtout à la télé. Comme me disait un vieux copaing supporter de Monaco (si, ça existe) "Thierry Roland, il a le slip bleu et blanc" C'est la seule explication à la présence de clubs de supporters de l'OM à Figeac et dans le trou du c.. du Tarn ! ! !
Et moi, de mon côté, j'entends des commentaires réconfortants tels que «Y nous faudrait Elie Baup», « En ce moment on n'a même pas le niveau de la division 2 » et « Le Mans, ils sont derniers mais ils jouent mieux que nous »>.

C'est là qu'il faut avoir du mental, une grinta d'enfer pour repartir une enième fois à la Pastascuitta et pour ensuite supporter le visionnage d'un impitoyable Jour de Foot et ses commentaires pas trés trés gentils pour mes petits toulousains. J'ai pas envie de parler des autres équipes, je boude,on est dix-neuvième !!!




  11ème journée : La rechute
 



Alberto Tarantini

Samedi soir, le Téfécé jouait un match capital à Guingamp. Surtout pour Guingamp. Ils étaient 19ème à 4 points du Tef, il fallait donc au moins faire un nul pour les garder à distance.
Je m’étais enregistré mon petit match pour cause de Pastascuitta et sous les coups de 23 heures, je m’installe tout content dans mon canapé pour mater le match des mal classés. Et ce, sans connaître le résultat. Quelle excitation ! ! ! Mais c’était sans compter sur cette fourbe de Corinne. Corinne qui, deux ans auparavant ne savait pas que le foot se jouait à 11, est allée voir le résultat sur Internet. Corinne qui va dénicher un score de foot sur Internet à 23 heures, c’est assez surréaliste. Elle revient toute guillerette au bout d’un quart d’heure de match (elle a qd même mis un quart d’heure) en me disant qu’elle connaît le résultat. Je la regarde à peine, pour ne déceler aucun sentiment sur son visage. Mais rien qu à l’ambiance, à l’odeur et à un large sourire que je surprends malgré moi, je sens bien que le résultat est tout bon. En plus, on fait une entame parfaite, concentrés derrière, remuants devant.

Je suis donc kouasi sûr d’une victoire ou au pire des pires, d’un match nul. Je la sens qd même bien cette satanée victoire, car un match nul n’aurait jamais fait sourire Corinne. Deuxième victoire à l’extérieur d’affilée, comme dit Jade, c’est " la fête du slip ". Je suis relax devant ma télé. Quand Guingamp a sa seule grosse occase, je tremble à peine… Quand Cédric Fauré manque de réalisme sur 2-3 coups bien sentis par Avezac, je reste confiant en attendant le but. Je me demande simplement qui va marquer, comme ça, il me reste un peu de suspense. Qui va marquer ? Fauré qui va devenir pichichi après son hat-trick ou Achille qui mériterait une récompense pour tous ses efforts… Un seul problème dans cette mi-temps : Jérôme Leroy ! ! ! Ah çui-là il a tout pour plaire, formé au PSG, ancien de Marseille, il a une tête d’évadé d’hôpital psychiatrique et dès qu’il ouvre la bouche, on se délecte de son phrasé et de son QI de crevette. Vu son match, il doit être énervé d’avoir été chassé par Vahid qui lui reprochait des " trahisons " envers le groupe. Il doit aussi être fou de rage de voir le PSG tourner comme des avions. Il doit être détruit d’avoir atterri à Guingamp, jolie petite bourgade des Cotes d’Armor où le football et la galette-saucisse sont rois. Mais il doit aussi être expulsé pour un tacle-cisaille par derrière, en première mi-temps. Je n’ai toujours pas compris que l’arbitre le laisse sur le terrain. Ce tacle lui ressemblait assez à Jérôme Leroy, bête et méchant, la faute était inutile et Nabil Taïder, touché à la cheville, a vu son rendement faiblir après l’attentat. 0-0 à la fin de la première mi-temps contrôlée sans souci par le Téfécé.

Mi-temps où je n’ai rien mangé car ma Grande Tarantella (artichauts, persillade) me pesait un peu sur la panse.

La deuxième mi-temps repart, je commence à m’impatienter, on joue beaucoup moins bien, je me dis vraiment qu’on devient de vieux briscards pour ramener une victoire avec cet ersatz de match. Pourtant, ça pue tellement le 0-0 que j’en commencerais presque à douter. Guingamp n’est absolument pas dangereux, le match devient mauvais.Taider commet une faute aux 25 mètres, le coup franc est bien placé mais c’est un peu trop long pour moi. J’appuis donc sur la touche avance rapide du magnétoscope pour ne pas subir les pitreries de ces jambons de guingampois. Durant l’avance rapide, j’aperçois après le tir et avec stupéfaction, plein de rouges les uns sur les autres qui font un gros tas. J’y crois pas mais y a eu but ! ! ! Le coup-franc a été dévié par Cédric Fauré qui voulait à tout prix marquer, le chacal. Nondidiou, jamais, je n’aurais fait " avance rapide " s’il n’y avait eu le paramètre Corinne du début du match. Car je sais que si tu fais avance rapide, ça peut avoir une influence sur le match. En effet, le match se déroule dans plusieurs dimensions et dans la mienne il est interdit de faire ce genre d’erreur sous peine de punition immédiate des dieux du football breton.

Je sais qu’il existe d’autres erreurs à proscrire lorsque l’on regarde un match à la télé, comme par exemple se lever pour aller chercher un bout de chocolat car dans ce cas, c’est le Dieu du chocolat qui fait marquer l’équipe adverse le temps où tu t’es absenté.

J’ai donc pêché par orgueil, j’ai payé.

Ce but minable, fêté par les guigampais comme un but à la Marco Van Basten ou a la Robert Pintenat modifie complètement ma vision des choses. Je me rends compte à ce moment du match, que j’ai été lourdement trompé. Je ne peux plus me mentir, je sais qu’on ne mettra pas deux buts pour gagner ce match et je sais que Corinne est une traîtresse qui m’a laissé croire que mon équipe allait gagner. Dégoûté, j’ai envie de l’étrangler dans son lit avec mon écharpe Téfécé. Vraiment dégoûté, je vais regarder la dernière demi-heure en accéléré en espérant revoir un nouveau petit tas de joueurs, noir et violet cette fois-ci. Eh ben non, même à vitesse rapide, le match s’est fini tristement avec un Guingamp tout heureux de son but tout pourri et mes toulousains un peu impuissants offensivement.

Revault fait un bon match mais commence à être pénible avec son côté bouddhiste-zen genre " C’est que du foot, c’est pas grave ", " Fo pas se prendre la tête " ou " On fait un métier formidable ". On sait qu’il a raison ds le fond mais moi, comme je fais pas un métier formidable, je trouve que c’est un tout petit peu grave de perdre 1-0 contre des quiches. Et puis j’ai vraiment plus envie de retourner à Créteil la saison prochaine...

On perd donc 1-0 contre une équipe de peintres, les victoires de Montpellier et de Metz à l’extérieur assombrissent un peu plus le tableau. J’en veux terriblement à Corinne qui m’a enlevé une victoire et aussi à mes joueurs qui n’arrivent pas à enchaîner deux résultats positifs. Car même si on a joué deux fois à l’extérieur consécutivement, il fallait ramener un ptit kekchose de Bretagne. Autant dans les confrontations entre équipes de niveaux différents, il faut jouer la gagne, le match nul étant trop peu intéressant par rapport à une défaite. Autant entre cancres ou entre cadors, un match nul, il faut le jouer. En effet, le point que tu prends à Guingamp n’est rien à côté des deux points que tu leur enlèves. Contre une équipe de niveau supérieur, la différence n’est que d’un point, contre Guingamp, la différence, c’est trois points. C’est la fameuse notion des matchs à 6 points. Si on aurait gagné, on aura eu 7 points d’avance, comme on a perdi on n’a plus qu’un point d’avance. Fastoche ! ! !

Sinon, techniquement, on est une équipe très spéciale, France Football a analysé le jeu des vingt équipes de D1, Toulouse est l’équipe qui possède le moins le ballon durant un match et c’est aussi celle qui joue en pourcentage le plus de ballon vers l’avant. En clair, on joue comme des avions, en 10 secondes on passe de notre surface à la surface adverse. Ca me fait mal de l’avouer mais on joue à l’anglaise. Beaucoup de courses sur les côtés, beaucoup de longs ballons vers Fauré. Nos mobylettes Avezac et Emana y sont pour beaucoup mais nos deux milieux axiaux Balmont et Taïder sont aussi des accélérateurs et non des régulateurs. On ne fait jamais tourner la balle, on cherche toujours à avancer, souvent trop vite, d’où un déchet incroyable dans notre jeu peu économe. Il nous faut donc une condition physique hors du commun pour récupérer un ballon qu’on ne voit pas souvent et pour jouer nos coups offensifs à 200 à l’heure. Malgré nos mauvais résultats, on peut dire qu’on fait partie, physiquement, du haut du panier de la D1. Achille est souvent comparé à un buffle, Avezac à un sprinter, on dit que Balmont et Taider ont 3 poumons chacun. L’an dernier, Thibaud Giresse et Othmanne Hamama nous permettait de taquiner un peu la gonfle, aujourd’hui, ils jouent en CFA, ils sont un peu légers physiquement. Nous sommes donc une équipe à fort potentiel… Si c’est vrai !!!




  10ème journée : Le miracle
 



Gérald Passi

Merci aux Girondins, à Jean-Paul II, à Mère Térésa et à Nabil Taïder pour l'exxxxcellent week-end que je viens de passer.
Gagner à Bordeaux, c'est aussi rare qu'un bon Beaujolais Primeur ou qu'un pirate des Pixies en bon état.

Samedi soir, sous les coups de 20 heures, j'étais pourtant très déçu de pas être ds le parcage toulousain à Lescure. J'ai du me contenter de la télé. D'entrée, j'ai eu chaud au coeur car Luc Sonor a reparlé de la dernière victoire du Tef à Bordeaux (3-2 lors de la saison 86-87) en rendant un double hommage au grand Beto : «C'etait un joueur exceptionnel même s'il était un peu gros donc un peu lent ». Comme quoi, un joueur un peu enveloppé peut être exceptionnel, moi en tout cas, j'en connais plein ! ! !

Le match commence avec une bonne équipe toulousaine qui domine. Au quart d'heure de jeu, Nabil sert un caviar lifté-brossé au millimètre à Cédric Fauré qui évite Ramé et qui marque. Je suis un peu abasourdi, j'ai pas l'habitude... je me ressers un verre. J'en fais pipi de joie, on continue un peu à les bouger avant de subir ds le dernier quart d'heure. Principalement sur coups de pieds arrêtés, les Girondins se créent quatre supers occases (dont deux poteaux). Mère Teresa, elle, est bien ds le parcage toulousain, elle protège Christophe Revault. Je refais pipi, de peur cette fois-ci, mais il n'empêche qu'on tient un super 1-0 à la mi-temps. J'avale rapidos ma grillade de porc marinée dans la sauce Xipister (sauce basque) et mon Côtes du Rhones blanc et je retourne à mon stress. Ce coup-ci, je me suis arrangé pour regarder le match tout seul, un Bordeaux-TFC, ça ne se bâcle pas. Je ne voulais aucune agitation autour de moi, aucun commentaire douteux, j'avais tellement peur qu'on perde que je voulais pas qu'on me regarde.

On démarre pourtant confiant la seconde car mes zamis girondins, même s'ils méritaient d'égaliser n'ont rien montré ds le jeu. Ca se passe plutôt pépère car les bordelais sont tristes. Aucune âme dans cette équipe, Celades est venu prendre de l'argent, Feidouno en a marre de tout faire, Pochettino n'a plus la grinta et Ramé pense au mercato. Même le PSG du début de saison jouait avec plus de conviction. Aucun joueur ne surnage, à part Bruno Basto. Et Bruno Basto à Bordeaux, c'est un peu le Jean-Jacques Marx ds le Tef des années 80. Plein de bonne volonté avec deux pieds gauches. Au bout d'un quart d'heure, Coup de Trafalgar !!! Achille qui a été excellent juske là, fait une magnifique passe en retrait de 20 mètres sur Darcheville qui égalise. Honte à moi, j'insulte Achille, des idées noires me propulsent à 4-1 avec un quadruplé de Darcheville et un chambrage en règle du peu de bordelais à qui je daigne encore adresser la parole. Je suis malheureux, malheureux, malheureux... Je veux bien qu'on se déchire contre Ajaccio ou Paimpol mais pas contre Bordeaux... C'est pas Dieu possible, ils étaient au fond du trou et une nouvelle erreur de jeunesse nous remet dans la panade. Mais deux minutes après, bonheur suprême, rayon de soleil dans la nuit bordelaise, notre taquineur brésilien Eduardo obtient un peno. Le cirque des bordelais commence, Darcheville vient voir Fauré pour lui dire que son gardien a étudié la vidéo contre Montpellier et qu'il sait qu'il va le tirer à gauche du gardien. Juste avant de tirer, Ramé s'avance et gueule à Fauré : « Je sais que tu les mets tous à gauche et çuila aussi ». Fauré avec son grand bec répond par l'affirmative. Il le tire, plutôt mal, plutôt à gauche mais ça fait 2-1 pour nous. Je suis content, mon canapé un peu moins... Je suis rassuré qd je vois 4-5 joueurs toulousains dédier le but à Achille. J'aurais presque pleurer tellement c'était émouvant tant de solidarité. Il reste une demi-heure, les Bordelais vont avoir une demi-occase, on ne sera jamais réellement en danger. Tant de maîtrise défensive m'a fait penser au Milan AC de Baresi.... L'avantage aussi, c'est qu'en face, y avait l'Inter de Caraman.

On fait pas un super match, on a gagné très logiquement devant une équipe qui a joué son pire match depuis très longtemps. Donc pas de quoi s'enflammer... On est vraiment une équipe sympa, Achille s'est excusé devant les caméras pour sa bêtise. Même le problème Prunier (mis sur la touche) est en passe de se résoudre. On doit qd même une fière chandelle à ce vieux William. Son remplaçant, Issou Dao a été très bon. Fauré replante, Achille et Avezac égaux à eux même, Balmont super tignous et Nabil encore une fois monstrueux (noté 6 ds l'Equipe, c'est une honte).