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Nantes - Dynamo Moscou 1980 (1/4 de finale Coupe des Coupes) Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par josé93   
01-03-2007

"Il pleut sur Nantes
Donne-moi la main
Le ciel de Nantes
Rend mon cœur chagrin"

Barbara

Comme le chantait si bien la dame brune, oui, le temps est sacrément maussade en ce mercredi 19 mars 1980 pour le FC Nantes, jour de leur ¼ de finale retour de C2 contre les Russes du Dynamo Moscou.

Maussade et médiocre comme l’a toujours été sa présence dans l’une des 3 Coupes d’Europe d’alors.
Ses prestations furent anecdotiques et son point d’orgue fut un retentissant échec contre les Danois de VejleBK.*
Mais à l’aube de la saison 79/80, ils veulent définitivement « approfondir voire conclure » leur relation platonique avec cette C2 dans laquelle ils sont engagés.
Après un apéritif Irlandais et un traquenard Roumain**, les voici en pôle position pour atteindre des demi-finales européennes historiques en compagnie des cadors Valence, Barcelone, Arsenal où Juventus d’alors.
Le tirage au sort les épargne quelque peu en leur désignant le Dynamo Moscou pour les ¼ de finale.
Ceux-ci, toujours confrontés à leur trêve hivernale qui n’en finit jamais en cette période de l’année, ne semblent pas présenter un obstacle majeur pour des Nantais en pleine bourre.
Ce que le résultat du match aller (2-0) viendra conforter grâce à leur succès en URSS, avec but de Tusseau et de Pécout.

Les Canaris pointent à la 3ième place du championnat (qu’ils remporteront finalement) et viennent de laisser aux autres le soin de s’arracher leur Coupe de France (détenteur du trophée 1 an auparavant lors de leur finale contre Auxerre, cendrillon de D2).
Dégagé par Lille*** en 16ième de finale à une époque où les matchs se jouaient en aller-retour, les supporters Nantais n’apprécieraient vraiment pas une nouvelle élimination de leurs protégés.

Sur un terrain absolument pourri, ressemblant plus à un champ de labour qu’à une pelouse digne de ce nom, en ce mercredi soir, ils vont se faire peur.Et nous faire peur par la même occasion.
Peur au ventre.
Peur viscérale qui les fait déjouer pendant toute une mi-temps.
Peur collective qui provoquent moult engueulades entre eux, notamment le grand Bertrand-Demanes et son soi-disant libéro, l’Argentin Enzo Trossero, littéralement à la ramasse en cette première mi-temps.
Trouillomètre à fond les ballons. Curseur sur fonction panique tout azimut.Soleil cherche futur.
Sont complètement métamorphosés nos Ruskofs.
Ils cavalent, cavalent et foutent les jetons à chaque fois qu’ils s’emparent du ballon.
Dès la 6ième minute, Oscar Muller ouvre les hostilités en tirant un coup franc de peu au-dessus.
Les Canaris ont beau poussé, cela reste brouillon.


Dans le premier ¼ d’heure, Pécout, leur avant-centre tellement décrié, se fait descendre 3 fois de suite aux abords de la surface Moscovite.
Faut dire aussi qu’il les fait flipper grave le chevelu blond, les joueurs du Dynamo.
Pour preuve, ce superbe mouvement amorcé par Rampillon pour un amorti de la poitrine du n°9 en direction d’Henri Michel, Cap’tain Courage, que sort magistralement Pilgouy, le portier Russe.
A la 21ième minute, sur une balle qui traîne dans la surface Nantaise, Minaev reprend au point de penalty et ouvre le score.
Y’a pas encore le feu dans la maison jaune et les Nantais repartent de plus belle à l’avant.
Sur un centre de Baronchelli, Pécout toujours lui, manque de peu d’égaliser.
Maksimenkov cafouille une balle de contre attaque et fait passer des sueurs froides dans le dos du public.
Sur une percée de Muller, alors que les Jaunes sont en surnombre à l’attaque, l’impensable se réalise.
Parti de leur 18 mètres, les Moscovites en 4 passes seulement alourdissent le score.
Sous l’impulsion de leur talentueux métronome Petrouchine (excellent celui-là !!), son centre parvient à destination de Gassaiev qui propulse le ballon dans les buts.
Les joueurs du Dynamo ne sont rentrés que 5 fois dans la surface de réparation Nantaise…et ils mènent 2-0 !!!
Ils ont refait leur retard du match aller et les Canaris n’en mènent pas large.
Le public est abasourdi.
Le temps de merde poursuit son œuvre.
La pelouse est de plus en plus dégueulasse.
Le cauchemar Vejlenien revient hanter Marcel-Saupin.
Kolessov a la qualification Russe au bout des crampons mais Tusseau intervient à propos.
Et l’on va s’acheminer sur ce compteur remis à zéro à la pause quand Henri Michel envoie une frappe phénoménale en pleine lucarne du portier Russe juste avant que l’arbitre Hollandais M.Corver****ne renvoie les 2 équipes aux vestiaires.
PPPFFFUUUIIITTTTT……ce n’est que plus tard que l’on comprendra exactement que la qualification Nantaise s’est réellement inscrite à ce moment-là.
Sans ce but de Michel, juste après le second des Soviétiques et juste avant la mi-temps, que se serait-il passé ?
On ne peut refaire l’Histoire…mais celle-ci se joue à tellement d’infinitésimaux détails que l’on peut se poser la question rétrospectivement…


La seconde mi-temps reprendra comme elle a finie : un nouveau tir de Gazzaiev qui déclenche une peur panique chez les jaunes.
Le 1er ¼ d’heure voit des Nantais timorés, en manque d’inspiration, incapable de construire un tant soit peu une action digne de ce nom.
Jean Vincent, l’entraîneur maison en a marre.
Il remplace l’insipide et fade Victor Trossero (complètement inexistant ce soir-là) par le joker de luxe (et futur « Brésilien ») José Touré.
Au tour précédent, ça a déjà marché
A peine rentré en jeu, il avait planté contre le Steaua et donné la victoire à son équipe.
Pourquoi pas cette fois-ci ?

Bonne pioche !!!!
12 minutes après son entrée en jeu, Touré égalise, suite à une glissade du stoppeur Nikulin et permet à Nantes d’égaliser et de voir venir sereinement la fin du match.


Derrière, Bossis, Rio et consort stoppent toutes tentatives adverses.
Le match va s’achever sur ce score de parité et sceller la qualif’ Nantaise pour les ½ finale de C2…quand Le Retour de la Vengeance du Cauchemar va tambouriner de nouveau sur la caboche des Canaris.
Certes, Pécout manque le 3 ième but d’un cheveu mais les joueurs du Dynamo se font plus pressant.
Gazzaiev (un vrai poison ce soir-là) tire au-dessus.
Un nouveau centre de Petrouchine arrive à destination de Boubnov…seul…trop seul….il va marquer…NON, A COTE !!!!!
Ouf, l’arbitre de touche avait quand même vu le hors-jeu du joueur soviétique…
Sur la remise en jeu, les Nantais perdent la balle au bénéfice de Maksimenkov qui balance devant pour Kolessov et s’en va battre de près Bertrand-Demanes.
3-2 pour le Dynamo….attention, encore un but et c’en est fini pour les Canaris.
Silence de mort dans le stade…jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre.
Enfin !!!
Nantes serait le seul représentant français pour les futures demi-finales européennes*****et avait du cravacher pour obtenir sa qualification.
Jamais personne n’aurait pu imaginer éprouver une telle peur après un match aller, remporté haut la main à l’extérieur.
Cette fois, le Cauchemar Danois était bel et bien exorcisé.


Mais un autre cataclysme se préparait.
Il allait laisser sa place à Super Mario Kempes, auteur de 3 des 5 buts de Valence (1-2,4-0) au tour suivant…et ceci est évidemment un autre chapitre des tribulations du FC Nantes en Coupe d’Europe…


* Lors de la saison 73/74, le champion de France fut sorti dès le 1er tour par les amateurs Danois (2-2 et …défaite 1-0 à Marcel-Saupin lors du match retour)

** D’abord Cliftonville (1-0, 7-0) puis le Steaua Bucarest (3-2, 2-1)

*** Après avoir perdu dans le Nord 1-0, les Nantais sont également battus à domicile par Lille 2-1.

**** Le même arbitre que celui qui arbitra un funeste RFA-France à Séville, 2 ans plus tard.

***** En ce mois de Mars 1980, Strasbourg se fit sortir par l’Ajax (0-0 et 0-4) en C1 et l’Asse par M’Gladbach (1-4,0-2) en C3…triste époque.
Dernière mise à jour : ( 02-10-2007 )
 
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