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Socrates : souvenirs souvenirs... Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par luckyr   
05-12-2011

Le grand Socrates nous a quitté le 04 décembre, l'occasion de faire fonctionner la machine à souvenirs avec ce footballeur d'exception.

 


 

 

Comme un symbole pour Footnostalgie, au moment même où avec les forumeurs nous réfléchissons à une refonte "collaborative" du site, un genre de "democratie footnostalgique", voilà que Socrates nous quitte. Immense footballeur, immense Monsieur. Le désaroi est grand mais finalement son héritage restera pour toujours. C'est peut être cela plus qu'autre chose un grand Joueur.

Socrates nous a montré combien si le foot est un simple jeu, ce sport peut comme aucun autre être le catalyseur de l'énergie d'un Peuple. Pour le pire, c'est vrai mais aussi pour le meilleur, et c'est bien ce meilleur là que Socrates nous laisse. 

Le meilleur dans le jeu avec cette extraordinaire équipe du Brésil de Télé Santana.

Le meilleur dans la vie de la cité avec cette aventure de la démocratie Corinthienne qui révèlera le stade comme un lieu premier d'expression libre de tous les talents , sur le pré bien sur mais aussi dans les têtes de chacun en faisant exister les espoirs de liberté et de démocratie.

MERCI MILLE FOIS L'ARTISTE .

Je passe la parole à Marc_Berdoll pour un superbe retour sur ses souvenirs du joueur docteur...

LuckyR

 PS : pour approfonfir le sujet, rendez vous chez nos amis de Old School Panini

http://www.oldschoolpanini.com/2011/02/socrates-quand-le-docteur-balance-ca.html

http://www.oldschoolpanini.com/2011/03/comment-le-bresil-na-pas-ete-champion.html

La fiche joueur sur le site et le forum

aussi, un grand merci à tous les forumeurs du site pour les liens, images, références, échanges ....

 

 

 

 

Le docteur est mort, tous les amoureux du football sont tristes, certes c’était un autre football, un autre monde même. Rendez-vous compte, je vous parle d’un footballeur diplômé de pédiatrie qui avait contribué à fonder une démocratie au sein de son club, les Corinthians de sao Paulo, en pleine période de dictature, on est loin de Knysna !!


Les années 80 débutaient, le futebol Brésilien était au creux de la vague depuis la retraite du roi Pelé et cela faisait déjà une dizaine d’années que la couronne mondiale échappait aux auriverde, depuis 1970 exactement.


Pourtant une génération dorée allait redonner du rêve, à défaut de titre, à son peuple et aux amateurs du sport roi.
La première fois que j’ai vu jouer Socratés c’était au printemps 1981, je sortais de l’enfance et dans mon début d’adolescence, l’actualité m’offrait le débat Mitterrand-Giscard pré-second tour et France-Brésil en direct à la télé, sur une chaine gratuite, avec unmaillot bleu déjà rayé mais plus discrètement que la tenue « bagnards » actuelle, made in Nike.


Des deux évènements, c’est le match qui retint mon attention, bien que les présidentielles de 1981 m’aient passionné par ailleurs, le roi Pelé, tout de blanc vêtu, venait montrer aux français une seleccion à son image, rompant avec les années réalistes pendant lesquelles le onze au maillot or reniait son jeu au profit d’une option occidentalisée, défensive et brutale, mais ils y perdirent leurs titres (4ème en CM 1974 et 3ème en 1978) et leur âme…


Ainsi donc les artistes étaient de retour et c’était aux bleus d’Hidalgo (Sans Platini) que revint l’honneur de les affronter. Ils le firent de leur mieux, mais jamais je n’avais vu les Français autant dominés par leurs adversaires, notamment sur leur point fort, le milieu de terrain Tigana, Moizan, Genghini souffrant de la comparaison d’avec leurs opposants, Paulo Isidoro, Zico, Socratés,.


Et ce fut ce dernier qui porta même l’estocade du 1-3, à la suite d’une « louche » de son compère Zico, le barbu longiligne, joueur de Sao Paulo, loba Castaneda venu à sa rencontre et devança Christian Lopez pour inscrire son but .


Déçu d’assister à une telle déroute, je ressentis tout de même la fierté d’avoir vu jouer des seigneurs qui, à coup sûr, allait gagner la coupe du monde l’été suivant, en Espagne.


Un peu plus d’un an plus tard, donc, j’étais impatient d’assister au sacre des brésiliens, je suivais leurs matches avec dévotion, contre l’URSS d’abord, et le grand maigre du milieu se rappelait à mon souvenir, Socratès était en effet l’auteur d’un but magnifique, une frappe lointaine après 2 crochets extérieurs, que même le grand Dassaev ne put empêcher de rentrer.

 

 

 

Hélas, après avoir dominé la phase de poule du 1er tour, mes héros tombèrent dans le groupe de la mort, avec leurs cousins argentins, et des italiens que l’on croyait moribonds, mais qui s’avérèrent être les champions du réalisme, à l’image du revenant Paolo Rossi auteur de 6 buts en 4 matches, qui offrit le titre aux transalpins.


Le match Brésil-Italie fut l’un des plus beaux du tournoi, derrière l’homérique France-RFA de Séville, les sud-americains démontrèrent à nouveau leur technique hors norme, mais ils commirent des erreurs défensives dont profitèrent Paolo Rossi et ses « amigi » pour gagner.


Le docteur ne voulait pas d’une défaite, il fut l’un des plus volontaires côté auriverde, et inscrivit même 1 but au légendaire Dino Zoff , mais ne put empêcher le 2-3 final.

 


 

 

La ½ finale sévillane fit oublier la performance, et nous suivirent à distance les aventures des joueurs brésiliens, qui allaient bientôt rejoindre en nombre le pays de leurs vainqueurs, Socratès choisit Florence, en homme de gout, mais son aventure à la Fiorentina tourna court et il revint dans son pays y finir sa carrière, non sans avoir retrouvé les Français lors de la coupe du monde 1986 pour un quart de finale resté lui aussi légendaire, mais son tir au but trouva cette fois-ci Joel Bats à la parade.


Nous eûmes depuis des nouvelles régulièrement du doctor par l’intermédiaire de son frère, Rai, joueur emblématique du PSG version Canal + dans les années 90, il joua quelques matches d’anciennes gloires avec le maillot brésilien devenu trop petit pour son abdomen devenu proéminent par trop d’alcool et de bouffes.


Le doctor aura tellement fait de bien à ses contemporains, ballon au pied, qu’il en aura oublié de prendre soin de lui, une infection intestinale a eu raison de son corps, ce 4 décembre 2011, l’équipe des légendes disparues a un nouvel élément , et pas le plus mauvais…

 

Marc Berdoll

Dernière mise à jour : ( 05-12-2011 )
 
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