Un instant de déconcentration, un penalty raté, une engueulade avec l'entraîneur, un transfert malheureux sont autant d’occasion qu’offrent ce truculent jeu de balle pour tuer l’idole et la transformer en paria. Certains comme Cantona en ont fait presque une marque de fabrique, d’autres portent leur croix jusqu’aux tribunaux comme Ginola. Ce petit florilège de parias vous permettra je l’espère de voir la vacuité de toute existence dans ce monde de spectacle et prendre du recul par rapport aux passions qui souvent nous font détester quelqu’un sans finalement trop le connaître ou du moins tout connaître et le transformer en paria.
Paria : nom masculin, en Inde, personne hors-caste, intouchable. synonymes :déshérité, exclu, ilote, intouchable, misérable, réprouvé.
…. Avouons le...ce mot a beau venir certainement d’Inde, civilisation millénaire réputée pour son raffinement et sa sagesse, ça fait pas envie d’être un paria... Pas envie du tout même. “Hors caste”, “intouchable”, seul surtout, infiniment seul. D’autant plus si en plus le dit “paria” était il y a peu un héros porté aux nues. Alors là, c’est la chute abyssale, du sommet de la montagne en roulé boulé jusqu’en bas, tout en bas. Dur dur, ça doit faire mal. Très mal. Aucune pitié à espérer non plus. Terrible.
Des parias, le monde impitoyable du football nous en offre de plus en plus même si cela a toujours existé. Un instant de déconcentration, un penalty raté, une engueulade avec l'entraîneur, un transfert malheureux sont autant d’occasion qu’offrent ce truculent jeu de balle pour tuer l’idole et la transformer en paria. Certains comme Cantona en ont fait presque une marque de fabrique, d’autres portent leur croix jusqu’aux tribunaux comme Ginola. Il leur faudra bien s’en accommoder. Ce petit florilège de parias vous permettra je l’espère de voir la vacuité de toute existence dans ce monde de spectacle et prendre du recul par rapport aux passions qui souvent nous font détester quelqu’un sans finalement trop le connaître ou du moins tout connaître et le transformer en paria. Comme d'habitude, cet article s'appuie sur la discussion du forum "les parias" que vous pouvez toujours alimenter ici : http://footnostalgie.free.fr/forum/viewtopic.php?f=1&t=3374&hilit=paria Pour les crédits d'image, la plupart viennent de notre site partenaire oldschoolpanini (http://www.oldschoolpanini.com/ ) Par qui commencer...
Peut être déjà rappeler que le parias n’a pas attendu les affres du football professionnel pour exister, citons par exemple rapidement l’exemple d’Etienne Jourde (8 sélections, 1 but de 1910 à 1914). Je sais, ça remonte loin, mais ce joueur fut très souvent la cible du public et des journalistes, qui voyaient en lui le principal responsable des déboires tricolores, et ce, même lorsqu'il se trouva impliqué dans la réalisation de 3 buts sur 4 face à la Belgique en 1914 où il reçut malgré tout de nombreux quolibets !
Le public se montrait donc extrêmement injuste et critique envers lui, mais comme on dit, le public a parfois ses raisons que la raison ignore...
Revenons à, cette histoire de caste qui m’inspire, si justement nous parlions de quelqu’un bien repoussé par la caste de l’élite du football professionnel : Jacques Glassman. Pas besoin de vous rappeler l’affaire OM-VA. Tout le monde connaît le pauvre Glassman. “Le pauvre” … oui, je l’avoue, je suis un peu parti pris. Remarquez, quand on parcourt les déclarations de Marcel Desailly, dur de ne pas compatir au malheur du valenciennois : "Je ne le hais pas, non. Je préfère me moquer de lui. Il me fait rigoler. Je crois que c'est la peur qui l'a amené à parler. Il donne l'image d'un mec propre, clair, or peut-être qu'il s'était engagé un peu dans cette histoire. " Cette déclaration est quand même assez révélatrice de règles de fonctionnement digne d’un peloton cycliste. Le public a visiblement su s’y mettre aussi : Jacques Glassmann en septembre 93 : "A Sedan. Je descendais du bus pour rejoindre le vestiaire. Le premier supporter sedanais que j'ai vu m'a regardé avec un air bête et m'a crié : "Glassmann ! Téléphone ! " en mimant le geste. Plus tard, des gamins m'ont traité de "fils de pute, d'enculé, de balance", ça fait mal au coeur. A Valence, y'avait une banderole bien visible : "Glassmann, la honte ! ". Ces personnes représentent la bêtise même. J'arrive à passer outre et quoique je fasse je vais me faire siffler. Cela doit devenir une motivation supplémentaire pour moi ...."
Toujours le joueur : "A certains moments, j'aurais craqué. Mais ça leur ferait plaisir. Que je ne m'énerve pas doit les décevoir. Je ne vais quand même pas m'abaisser à leur adresser des bras d'honneur. Non, je vais continuer à passer outre, ce serait dommage de disjoncter. A Sedan, j'ai égalisé dans les arrêts de jeu, c'est la meilleure réplique possible ...."
Heureusement, certains le défendront, comme Philippe Piat, président de l'UNFP, en septembre 93 : "On ne peut pas passer sous silence la scandaleuse campagne dont est victime Glassmann. On développe l'idée que dénoncer un crime ou un délit fait de vous un paria. C'est une drôle de morale. Le public est en train de se demander si, comme les autres, Glassmann n'aurait pas mieux fait de fermer sa gueule …”
Ou son entraîneur, Jean-Marc Varnier à Maubeuge en National 2:: " Jacques est arrivé sur la pointe des pieds, en toute simplicité. C'est un garçon d'une grande moralité. Il n'a pas joué au cador, tout en apportant son talent. Sa présence dans notre défense a apporté un équilibre. Il nous a rejoints uniquement pour le football et pour retrouver un groupe. Un retour que le milieu pro n'a pas voulu lui offrir, alors que celui-ci prône actuellement l'honnêteté. Il a fallu que ce soit un club amateur qui ait le courage de faire appel à lui ... "
Au final, dans cette mésaventure, après le doute " si je suis un paria ou une balance simplement parce que j'ai dit la vérité, là, je ne comprends plus rien à rien ....", la victime y gagnera un certain recul : "Au lieu de concentrer leur haine sur un seul mec, ils devraient analyser ce qui s'est vraiment passé. Si le fanatisme passe avant l'honnêteté, il n'y a plus matière à discussion. Si, pour certains, idolâtrer Marseille passe avant tout, je n'y peux rien. Des gens seront toujours persuadés que je suis un menteur ou que je suis manipulé. Mais une chose me trouble davantage. Les spectateurs paient pour voir un spectacle ou supporter une équipe. Alors, si avoir du plaisir, c'est huer Jacques Glassmann, ils n'ont qu'à venir chez moi et je leur ferai payer l'entrée. C'est dingue ! "
Bon d’accord, d’accord, j’ai un peu plombé l’ambiance. Ok, c’était sérieux cette affaire.. Avec qui rigoler un peu... Tenez Keruzoré! Keruzoré, ou “la vengeance du Paria”! Flash back : Octobre 76 .... Le Stade Rennais, dernier de D1, reçoit, devant 20000 spectateurs, son voisin du Stade Lavallois ! L'ambiance est électrique car la rivalité est grande tout comme l'enjeu ... Quelques mois plus tôt, Bernard Lemoux, président du Stade Rennais, avait banni son meneur de jeu, Raymond Kéruzoré. Celui-ci file à Laval et est très revanchard envers son ancien club .... Résultat : Laval l'emportera 3-1 et précipitera, un peu plus, Rennes vers la D2 qu'il rejoindra en juin 77 ! Le club breton mettra 6 ans pour retrouver l'élite ...
Tournée de Galette Saucisse pour tous, c’est Keru qui paye!
Enfin, tout le monde n’est pas forcément super Rock’n’roll. Paria, ça peut faire flipper, réfléchir, avaler des couleuvres, tenez Jacques Santini. En avril 81, il retrouve le groupe stéphanois après avoir critiqué et accusé Robert Herbin : "Durant 1 mois, je n'ai eu aucun contact avec mes équipiers ni bien sûr avec Herbin. J'avais quitté le vestiaire des pros et je m'entraînais avec les stagiaires. Puis j'ai été autorisé à revenir parmi les pros. J'ai toujours donné le meilleur de moi-même en D3. Nous avons parlé Herbin et moi. C'était notre intérêt à tous les 2 d'aplanir le différent ...."
“Intérêt à tout les 2”... ouais, ton intérêt surtout non? Avoue le Jacques!
Remarquons pour défendre Santini, que l’ami Herbin n’avait pas l’air d’être un commode, Jean-Michel Larqué peut en témoigner, fâché avec le Sphinx, il fini la saison 1976-1977 en division 3 avec St Etienne . Dans Football Magazine en 78 il évoque cette brouille : " Vous attendiez vous à un tel dénouement à St Etienne ? - Non je ne m'attendais pas à une telle sortie (...) j'imaginais une tout autre fin de carrière, pour un joueur qui était là depuis 12 ans, qui était capitaine d'une équipe finaliste de la coupe d'europe il y'a un an, c'est ce qui s'appelle sortir par la petite porte"
En 77, Roger Rocher commente le départ de Larqué : " Herbin ayant estimé que Larqué devait être, pour un match, exclu de l'équipe première, celui-ci protesta et cet incident prit des proportions énormes et que j'ai beaucoup regrettées. Mais, que voulez-vous, chaque fois que Saint-Etienne tousse, la France a la grippe ! Herbin a pris ses responsabilités "
Sans pitié le sphinx. Autre stratégie du coup face à des entraîneurs durs, se faire paria, pour se faire transférer, je cite l’influence “globe trotter” de tout footballeur post-Bosman : Didier Six. Dans France football en 80 : "Si Lens descend en Deuxième Division, c'est évidemment de la faute à Didier. On a, bien sûr, oublié qu'il a ridiculisé à lui seul les Suédois de Malmoe et les Italiens de Rome devant 10 millions de téléspectateurs extasiés. Mais on oublie vite en France. Didier Six marseillais : avec Trésor, Berdoll, Piette, l'OM est favori du championnat. Quelques mois après, le club phocéen descend en D2. Ne cherchez pas plus loin le responsable : ce ne peut être que Didier Six "
Malin le Didier, et vlan te voilà sur la liste des transferts! Galatasaray, Aston Villa, Stuttgart, il en verra du pays le veinard.
Paria, ça peut faire réagir, ça peut réveiller, 2 exemples, Jean Claude Pagal et Pascal Nouma. J’adore ces 2 anecdotes.
Tout d’abord Pascal Nouma, Besiktas, Turquie, le pays de Midnight Express. vous entendez déjà la musique non? Lui aussi d’ailleurs vous allez voir... Après avoir frappé des paparazzis, Pascal est présenté au juge : “- je risquais la prison. Et, là-bas, ça ne rigole pas, c'est "Midnight Express". Le président du tribunal, fan du Besiktas, lui propose alors un marché : s'il marque lors du prochain match, tout est oublié, sinon, c'est la prison. Chaud, chaud! “- en arrivant au stade, tous les flics me montraient leurs menottes. J'ai cru que c'était cuit, c'était un match atroce. Je me voyais en prison, c'était terrible. Et puis, là, miracle. J'ai égalisé à la 94è minute " Comme quoi, Ca motive hein Pascal?
Et Jean-Claude Pagal. Sanguin le Pagal, sanguin. Nous sommes en juin 94, l'équipe nationale du Cameroun est à Orly-Ouest, en partance pour la WC ! Jean-Claude Pagal, venu spécialement de Martigues où il joue, est venu demander des explications à Henri Michel sur sa non-sélection ! La discussion s'envenime et Pagal "pète un plomb" ... Résultat : un coup de poing au visage de Michel, une bousculade et un hall d'aérogare aux allures de saloon de western. Bon voyage les gars! Vive l’ambiance.
D’ailleurs, en terme de paria, Henri Michel s’y connaissais un peu depuis 78 : " j'ai été pendant longtemps la tête de turc du football français et mes rapports avec la presse et le public n'ont pas été toujours faciles. Mais, il y a une explication à cela. Je n'ai jamais supporté l'injustice et la critique pour la critique. Or, pendant des années, on s'est ingénié en France à ne voir que le mauvais côté des choses. Trop de gens, trop de journalistes ont nui au football et moi, ça m'a révolté ..."
Révolté contre révolté, ça ne pouvait que faire des étincelles non?
Forcément, qui Henri Michel, qui dit paria va nosu dire rapidement Cantona et l’affaire du “sac à merde” : http://www.youtube.com/watch?v=M04hXsfIdm0 Bon aller, on est parti sur Cantona, voyons ça : http://www.youtube.com/watch?v=DSvaHw3kflE et puis forcément y’à ça : http://www.youtube.com/watch?v=4OJSCepgUVY&feature=related
On y retourne, dans la série provocateur, y’en a un que j’aime bien c’est Pascal Rousseau, le gardien de but rennais mis à l’écart : "L'autre jour, après notre victoire contre le PSG, le club avait organisé une soirée. J'ai animé ça. J'ai même chanté "lèche-bottes blues" d'Eddy Michell et je peux vous dire que dans l'assistance, j'en ai vu quelques-uns qui faisaient la gueule. Sauf les sponsors qui en redemandaient. Et les gens de la mairie aussi ... "
Trop fort Pascal, bravo. Une petite histoire que j’aime bien, celle de Michael Madar,le sochalien, héros malheureux de la finale de Coupe de France 88 : à 20 ans, il tire un pénalty face à Metz au Parc et ... le rate ! Un an plus tard, il avouera : “- finalement, je n'aurais jamais dû la jouer cette finale ... “ S'en suivront beaucoup de doutes, de questions au point de perdre sa place de titulaire la saison suivante. Plus dure sera la chute.Sochaux jouera en D1 mais Madar, lui, fera la saison en D3, pas remis psychologiquement de ce pénalty raté ... Heureusement, il s'en relèvera et fera une belle carrière mais ce 11 juin 88; il a failli y laisser ses dernières illusions de carrière pro sur la pelouse du Parc ... Durant de nombreuses années, les supporters verront en lui "celui qui a raté son péno en finale de Coupe".
En avril 89, FF reviendra sur lui en titrant : " Madar, lève-toi et marque ! "
L'année suivante lors des premiers tours, Paille râte son pénalty pour Sochaux qui se fait éliminer. La mère de Madar écrit alors au président pour demander le renvoi de la star de l'époque (époque Paille / Cantona CE espoir 1988 ...). Elle est pas mal celle là non!
Un qui n’avait pas besoin de ses parents pour se défendre c’est Luc Sonor. Sacré caractère le père Sonor, même mis à l’écart, il réagit : en 92 dans FF : " on ne m'aime pas. On me déteste. Depuis une année, j'en souffre. C'est horrible, terrible. J'en ai marre d'être haï .... tout ça parce que j'ai dit que je me foutais de l'OM. C'est normal, je joue à Monaco, le club rival "
" J'estime avoir de bonnes raisons de porter un jugement. Je suis comme cela. Je crois que les gens me connaissent mal. Je ne suis pas le pourri que l'on veut bien voir en moi ... "
ou encore "Depuis 1 an, j'endure la critique, les sarcasmes. On me prend pour un rigolo. J'ai peut-être eu tort de trop parler. Probablement aurais-je dû montrer davantage de patience. Et certainement serais-je revenu en équipe de France ! Je me rends compte qu'il ne sert à rien de gueuler, d'offrir certaines vérités. Elles vous retombent sur le dos ..." Et puis arrive le stade finalement le plus difficile de la mise à l’écart, le chômage, l’UNFP, la cour des miracles du football professionnel, pour ce sera en 1995. Réaction d’écorché vif encore : " le milieu du foot est impitoyable. On te prend puis on te jette. Et le jour où tu disparais, tu n'es vraiment plus rien. Je le savais mais c'était encore plus difficile à vivre que je l'imaginais. J'ai eu des contacts avec l'America Mexico où évolue François Omam-Byick. Sans suite. J'ai eu des approches également d'un club du Qatar et du Portugal. Mais là, c'est flou ....."
Jeté ou pas, 2 larrons se feront remarquer à la fin des années 90, messieurs Peydros et Gravelaine.
Raynald Pedros après son penalty rate contre la République Tchèque ne jouera plus en équipe de France " - Je ne veux pas plaire ! Ce n'est pas par méchanceté, simplement, je n'en ai pas envie. Je veux qu'il y ait une certaine barrière entre le journaliste et moi. Je fais toujours attention à me préserver. Je sais que ça déplait, mais je ne suis pas là pour plaire à tout le monde et notamment à certains journalistes. Je veux rester moi-même et tant pis si ça je passe pour être un têtu .... " Tête de lard va!
Autre tête de cochon, Xavier Gravelaine. Lors de la saison 93-94, il ne joue pas au PSG .. Il s'explique :
"Le PSG m'avait pris pour créer un climat de concurrence, en apparence, avec Ginola et Weah. Je ne supportais pas cette situation et j'ai demandé à être transféré. Je ne regrette pas d'avoir dit mes vérités. La seule erreur que j'ai commise, c'est de m'attaquer à Denisot en déclarant que "les intérêts de Denisot, je m'en foutais". Je ne voulais pas le blesser mais j'étais énervé par ce manège. J'étais pris en otage. J'ai pris une amende de 25000 francs. Je l'ai payée en demandant qu'elle soit reversée à une oeuvre humanitaire. Puis, j'ai fait la promesse à Denisot qu'il n'entendrait plus parler de moi cette saison. Il valait mieux, j'aurais dit des bêtises. Je marche au sentiment, au collectif, choses que je n'ai jamais vues à Paris ... "
Toujours Gravelaine en mode “j’aggrave mon cas” : "Il y a eu des accrochages. Sur le banc, quand les remplaçants étaient rentrés, il m'arrivait de me lever et d'aller prendre ma douche dix minutes avant la fin du match. Je n'avais que ça à faire tellement j'étais énervé par tant d'injustice. C'était long, long. Jouer c'est le plus gros plaisir. J'étais dans un tunnel ..."
Le paria s’en va ailleurs et... ça recommence à Nantes : " Blazevic, sans que je comprenne pourquoi, m'avais mis à l'écart du groupe pro et c'est moi qui ai demandé à être prêté à nouveau. Je me suis retrouvé à Laval. J'en veux surtout à Max Bouyer qui m'avait catalogué sans chercher à comprendre. En tous cas, ça m'a guéri ..."
Il cherche un peu quand même Xavier non? Ou c’est moi peut être...
Histoire de doucement aller vers la conclusion de cet article, peut être pouvons nous faire un petit tour à l’étranger pour bien entendu nous rappeler que la mise à l’écart est loin d’être une spécialité française.
Rappelons nous forcément le pauvre Barbosa, plus grand paria de tous les temps, gardien de l'équipe du Brésil lors de la coupe du monde de 1950.
"Barbosa devint tout à la fois le bouc émissaire, la victime et le symbole de cette catastrophe. Il ne fut jamais absous. Avant de mourir, sans un sou, en 2000, il raconta que le pire moment de sa vie eut lieu vingt ans après le match. Une femme l'avait repéré dans un magasin. «Regarde cet homme, dit-elle à son fils, c'est lui qui a fait pleurer tout le Brésil !» Barbosa avait l'habitude de dire que, «selon la loi brésilienne, la peine maximale était de trente ans», mais que «la [s]ienne aura été de cinquante»."
Le foot rend dingue.
Dans la série des situation historiques très délicates, citons Ernest Wilimowski, devenu paria en Pologne pour avoir joué pour l'Allemagne durant la seconde guerre mondiale. Mauvais choix, c’est un fait.
Moins dramatique, mais quand même, un qui s’est bien fait déchiré c’était Mo Johnston suite à un son retour en Ecosse aux Rangers alors qu'il venait du Celtic avant de rejoindre la Beaujoire. Le pire, étant que libéré par Nantes, il avait signé un pré-contrat avec le Celtic avant de rétracter et de partir "à l'ennemi" !!! Faut pas pousser quand même Mo... Ceci lui vaudra des coups de fil anonymes, des menaces de mort ( au point de prendre des gardes du corps ! ), un déménagement expresse pour lui et sa famille, une surveillance policière .... Dur Dur...
Il fait froid en Ecosse, descendons un peu au Portugal où Fernando Gomes a également été jugé comme un traître quand il s'en est allé de Porto au Sporting pour finir sa carrière (suite à des embrouilles avec l'entraîneur). Autre petite anecdote sur le foot portugais : en 83 ou 84 (petit trou de mémoire), Porto engageait un jeune joueur en devenir issu du centre de formation du Sporting en échange de deux joueurs internationaux : Pacheco et Sousa. Ces joueurs aussitôt la saison terminée retournent à Porto et ils deviendront tous les 3 champions d'Europe un soir de printemps 87 à Vienne contre le Bayern...L'histoire a beaucoup fait jaser et encore aujourd'hui, les sportinguistes ont le sentiment de s'être bien faits roulés dans la farine et Paulo Futre (cétait lui le jeune joueur) a été maudit, l'accusant notamment d'avoir préféré l'argent qu'on lui proposait à Porto au détriment de l'amour du maillot.
En Allemagne, nous pourrons citer Stefan Effenberg, banni de l'équipe d'Allemagne lors de la Coupe du Monde 94 ... la raison ? ... 2 doigts d'honneur vers les supporters ! Son sélectionneur, Berti Vogts : "Tant que je serais responsable, Effenberg ne jouera plus ...." Effenberg quitte la sélection quelques jours plus tard ... il s'explique : "Je ne regrette rien, même si je trouve mes gestes exagérés. Mais ils ont été provoqués par le public qui réclamait ma sortie. Il faisait chaud, très chaud et j'ai déconné ... " Il vendra ses révélations au magazine "Sport Bild" ce qui fera diré à Vogts, le sélectionneur : " nous nous attendons à des mensonges. Si Stefan se fait payer, ce n'est pas pour dire la vérité ... " Dans le même registre qu'Effenberg : 4 ans plus tôt, au Mexique, l'allemand Steim fut exclu de la Coupe du Monde pour avoir traité Beckenbauer de "charlot" ....
Parfois même, il est possible de se retrouver mis à l’écart pour des motifs esthétiques, citons l'entraîneur argentin, Daniel Passarella, qui se prive de 3 joueurs : Redondo, Caniggia et Esnaider ... Motif : cheveux longs ... Il avait imposé le cheveu court dans son équipe et, pour lui, il était hors de question de transiger !
Pour terminer ce sujet sur les parias, en cohérence avec l’actualité actuelle, je vais vous laisser parcourir les déclarations, amabilités, appelez cela comme vous voudrez en Messieurs Ginola et Houllier, le torchon brûlant encore!
Rappel des faits : http://www.youtube.com/watch?v=oMbCxl4hnzA&feature=related et ça : http://www.youtube.com/watch?v=BYM8NzoyETM&NR=1&feature=endscreen Allez, j’en remet une : http://www.youtube.com/watch?v=o4uuv2IAafI&feature=related David Ginola s'explique, en janvier 94, sur le France - Bulgarie de 93 ! "- déjà je n'avais pas apprécié, avant le match, que Papin déclare que je n'étais pas un bon choix tactique pour l'équipe d'autant qu'avec le renom qui était le sien, elles influençaient forcément les choix du sélectionneur. Peut-être que ces explications sont techniquement valables pour lui mais, moi, je crois qu'un bon avant-centre sait utiliser les ballons qu'ils viennent de derrière ou des côtés. Moi, je ne revendiquais qu'une chose : m'intégrer dans un schéma construit pour Cantona et Papin. Ensuite, j'ai dit ce que j'avais à dire ( "Papin avait peur que je lui fasse de l'ombre" ). Le climat était spécial et Houllier ne m'a jamais donné d'explication ... je n'accepte pas l'excuse facile ( "on a perdu parce que Ginola a foutu la merde" ). C'est un faux-problème. J'aimerais être prophète en mon pays et je regarde en avant vers l'Euro 96, vers la Coupe du Monde 98. Jacquet est capable de rayonner sur le groupe, il est parfait dans cette situation " Marcel Desailly en janvier 1994 au sujet de l'embrouille Papin-Cantona-Ginola ...
" - Ginola, il me fait marrer à faire des déclarations. Il n'a qu'à agresser le sélectionneur s'il le veut, mais ce n'est pas aux autres d'assumer ses états d'âme. Il m'énerve quand il répète que pas un des joueurs ne l'a soutenu. Il y a un truc qu'il n'a toujours pas compris : le foot est un sport collectif mais tout se gère individuellement. Qu'est ce qu'il croit Ginola ? qu'on allait aller le voir en disant : " oh ! oui, tu es un grand joueur, David, oh ! oui, tu as une formidable technique ! c'est malheureux que tu ne joues pas ... " mais non, ce n'est pas ça le foot ! quand est-ce qu'il va s'en rendre compte une fois pour toutes ? mais lui, a t-il été irréprochable ? a t-il prouvé qu'il était incontournable ? c'est à ça qu'il doit réfléchir ... "
David Ginola revient, en avril 94, sur le France-Bulgarie de 93 :
"-On traine parfois des casseroles toute sa vie. J'en ai souffert. plus que personne ne peut l'imaginer. Ces quinze secondes et ce but qui nous tue. Les mots d'Houllier. Et puis les paroles de Cantona, Papin ou Desailly. Toutes ces insultes que j'ai entendues et que j'entends toujours, sur les terrains de France. pourquoi ? j'ai été éliminé, liquidé. Tout d'un coup, on a oublié tout ce que j'avais réussi sur l'ensemble de ma saison. Faut-il condamner un joueur, puis s'attaquer à l'homme, qui rate un centre ? Je me souviens de Maxime Bossis qui a manqué son tir au but lors d'une demi-finale de Coupe du Monde. Personne ne l'a condamné et jeté sur la place publique. On a plutôt essayé de le réconforter, de le consoler. Les gens n'ont pas compris que j'avais été le premier marqué par cet échec. Et qu'au lieu de m'appuyer sur la tête j'avais peut-être besoin de secours. Moi, je n'ai pas eu droit à ça. Mais à tout le reste ... " Ginola en 1994 : " J'espère que j'aurai la chance de participer à la Coupe du Monde 98. Parce qu'on ne peut pas savoir à quel point, aujourd'hui encore, je suis malheureux ... " David Ginola en 95 à propos de Gérard Houllier :
"Il m'a traité d'assassin. Assassin de son équipe, assassin du club France et je ne sais quoi d'autre "
Sentiment que l'incompréhension entre Ginola et Houllier ne date pas du France - Bulgarie de 93 ... en 92 dans FF : " Comment jugez-vous l'attitude de Gérard Houllier à votre égard ? - je n'ai rien à dire de spécial. Simplement, il me parlait plus quand je jouais que maintenant. - justifie t-il son choix ? - ah non, il ne m'explique rien ... "
Brève de FF en février 94 : " David Ginola ne gardera pas un souvenir impérissable de son déplacement à Montpellier. Outre une banderole peu aimable à son attention, l'attaquant parisien a eu le droit à un couplet chanté par la Butte : - Hé, hé ! Ginola, à cause de toi, on n'ira pas aux USA " David Ginola en mars 93 : "J'aimerais discuter un jour avec un type qui ne peut pas m'encadrer. Il apprendrait peut-être que Ginola est bien loin de ressembler au portrait-robot qu'on a fait de lui ces dernières années ... "
Ginola en mars 93 : "Je sais que, jusqu'au bout de ma carrière, je resterai une cible ... "
En aout 92, David Ginola et les Bleus : "Que je sois appelé aujourd'hui par Gérard Houllier est une récompense. Le travail paie toujours. On est toujours dépendant de quelqu'un, dans ce cas, d'un sélectionneur qui retient des joueurs : jusqu'ici, je n'étais pas sur les tablettes, c'est sûrement qu'il y avait des raisons "
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